: Vidéo Guerre en Ukraine : "La Russie ne peut ni ne doit gagner", déclare Sébastien Lecornu, ministre des Armées
"La Russie ne peut ni ne doit gagner" la guerre en Ukraine, déclare mercredi 22 février sur franceinfo Sébastien Lecornu, ministre des Armées, interviewé depuis le centre de commandement militaire de Balard, dans le sud de Paris. "C'est la position officielle de la France. Ça ne veut pas dire que la Russie doit s'effondrer", ajoute-t-il, en référence à la déclaration d'Emmanuel Macron lors de la Conférence annuelle de Munich sur la sécurité le week-end dernier.
Les Ukrainiens "se battent" et ils "ont besoin d'être aidés". Et la France va continuer à les soutenir militairement : "L'aide va se poursuivre." Sébastien Lecornu précise que cette aide "ne participe pas à l'escalade, comme certains de l'extrême gauche ou de l'extrême droite le laissent parfois entendre dans le débat public français". Selon lui, "permettre la légitime défense, jusqu'à preuve du contraire, ce n'est pas participer à l'escalade".
"L'agression russe en Ukraine doit non seulement cesser, mais elle doit se solder par un échec."
Sébastien Lecornu, ministre des Arméesà franceinfo
L'aide française doit être ciblée, selon le ministre des Armées, qui détaille "les segments sur lesquels nous sommes bons", comme l'artillerie : "Les canons Caesar sont désormais bien connus, il y a aussi parfois des pièces d'artillerie plus anciennes et l'équipement qui va autour. On voit bien qu'aujourd'hui, c'est la priorité numéro 1, sinon, c'est un peu une baignoire sans siphon dans laquelle vous auriez en permanence des équipements nouveaux, donnés mais pas entretenus." Autres "segments" sur lesquels la France compte apporter son aide : "Les carburants opérationnels, les munitions (…) et la défense sol-air, pour deux objectifs : il n'y a pas de manœuvre terrestre des forces armées ukrainiennes qui ne soit protégée par une défense du ciel et ensuite, pour protéger les populations civiles."
"Pas de tabou" sur la livraison de chars
Interrogé ensuite sur les chars Leclerc et le fait que la France n'en ait pas livré à l'Ukraine, "il n'y a pas de tabou", assure Sébastien Lecornu. "Si nous avions donné des chars Leclerc, l'effet de levier pour d'autres chars Leclerc en Europe était proche de zéro. Or, l'intérêt de livrer des chars, comme les Allemands l'ont fait, c'est d'avoir une coalition, de permettre à plusieurs pays non seulement de donner des chars, mais aussi des pièces détachées. C'est ce qu'on fait pour l'artillerie." Et le ministre de poursuivre : "Le Leclerc est une très belle machine, bourrée d'électronique, dont la maintenance est particulièrement délicate (…) Nos opinions publiques redécouvrent aussi toutes les contraintes que la technologie apporte aussi aux champs de bataille."
Sébastien Lecornu admet par ailleurs que "notre parc de chars Leclerc n'est pas celui des Américains". Il se justifie également en précisant que ce char "n'est plus produit, donc donner quelque chose qu'on ne va pas recompléter pour les armées françaises, ce n'est pas complètement la même chose. Le char Leclerc que vous donnez, vous ne le retrouverez jamais." Sébastien Lecornu insiste sur le "modèle d'armée" de la France. "Il est défensif. On a besoin de cavalerie blindée parce que notre modèle d'armée peut nous amener à connaître des missions pour protéger les intérêts de la France ailleurs, ce qui pourrait nous amener à les utiliser."
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