Guerre en Ukraine : le double jeu de la Turquie
Vendredi 5 août, l’entrevue entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan à Sotchi, en Russie, s’est achevée. Ils se sont engagés à renforcer la coopération économique entre les deux pays, mais pas un mot sur un éventuel cessez-le-feu en Ukraine. Pourtant, la Turquie s’est imposée comme le médiateur privilégié entre la Russie et l'Ukraine depuis le début du conflit. Décryptage.
Un cargo de céréales ukrainiennes qui traverse enfin le détroit du Bosphore est le premier compromis trouvé depuis le début de la guerre en Ukraine. Entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, il a fallu tous les efforts de Recep Tayyip Erdogan. Le président truc est le seul à avoir la confiance des deux hommes. Dès le début du conflit, Recep Tayyip Erdogan a ménagé ses deux voisins.
La politique du grand écart
"Recep Tayyip Erdogan et la Turquie ont condamné de manière très ferme l’invasion et en même temps ils ont annoncé qu’ils n’avaient pas l’intention d’appliquer les sanctions contre la Russie", explique Jean Marcou, directeur des relations internationales à Science Po Grenoble. Le président Erdogan pratique assidûment la politique du grand écart. Cette nouvelle place gagnée dans le jeu international permet également au président turc de masquer les difficultés qu’ils rencontrent dans son propre pays. Avec plus de 60 % d’inflation, l’élection présidentielle l’année prochaine s’annonce compliquée pour lui.
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