Guerre en Ukraine : "On peut tout à fait être russophone et ukrainien"
Iryna Dmytryshyn, historienne spécialiste de l'Ukraine et maître de conférence à l'INALCO, apporte son analyse sur l'identité ukrainienne, que des populations russophones revendiquent aussi.
Si le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'exprime en ukrainien, il est toutefois né dans une ville russophone, et n'a appris la langue ukrainienne que sur le tard. Est-ce important qu'il s'exprime dans cette langue ? "C'est important, c'est le destin présidentiel qui l'a fait changer à partir du moment où il a pris la tête du pays. Il s'exprime dans la langue du pays", explique Iryna Dmytryshyn, historienne spécialiste de l'Ukraine et maître de conférence à l'INALCO présente sur le plateau du 23h de Franceinfo, samedi 16 avril, qui précise que "cela n'a pas commencé avec la guerre".
La langue, "pas un marqueur exclusif"
"L'Ukraine construit un État-nation où on peut être ukrainien indépendamment de son appartenance religieuse, ethnique et linguistique. Il n'y a pas de clivage. Donc [la langue] est important[e], mais ce n'est pas un marqueur exclusif. On peut tout à faire être russophone et être ukrainien. D'ailleurs, les régions orientales de l'Ukraine l'ont parfaitement prouvé depuis plus d'un mois", indique l'historienne, qui ajoute que "c'est peut-être là-dessus que Poutine comptait, et c'est ce qui lui a fait défaut". Selon Iryna Dmytryshyn, "ce n'est pas parce que les villes de Kharkiv, de Marioupol et les autres étaient russophones qu'elles s'attendaient à ce que les Russes viennent les libérer."
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