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Guerre en Ukraine : une opération "antiterroriste" a été déclenchée dans la région russe de Belgorod, après l'incursion d'un groupe de "sabotage"

La Russie "prend les mesures nécessaires pour éliminer l'ennemi", a déclaré lundi le gouverneur de la région de Belgorod. Un peu plus tôt, l'opération a été revendiquée par une unité composée de Russes combattant aux côtés de Kiev.
Article rédigé par franceinfo
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Une vue du village russe de Kozinka, à quelques centaines de mètres de la frontière avec l'Ukraine. (GOOGLE STREET VIEW)

Situation confuse à la frontière. Le gouverneur de la région russe de Belgorod, Vyacheslav Gladkov, a annoncé qu'un "groupe de sabotage et de reconnaissance des forces armées ukrainiennes [était] entré sur le territoire du district de Graïvoron", voisin de l'Ukraine. Les forces russes "prennent les mesures nécessaires pour éliminer l'ennemi", a-t-il ajouté, lundi 22 mai, sans livrer de détails supplémentaires sur le nombre et le profil de ces combattants entrés en Russie.

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Un peu plus tôt, un groupe nommé "légion Liberté pour la Russie" avait annoncé la libération complète du village de Kozinka, situé sur la frontière, et ajouté que des "détachements avancés" étaient entrés dans le village de Graïvoron, deux kilomètres plus loin. "La situation est difficile, mais nous continuons à nous battre", écrit cette unité, dans un communiqué consulté par franceinfo. L'objectif est de "créer une zone démilitarisée à la frontière", précise le texte, afin d'empêcher les forces russes de bombarder l'Ukraine.

A ce stade, personne ne sait combien d'hommes composent ce commando parti d'Ukraine. Celui-ci n'a donné aucun commentaire sur ses positions et sur les moyens engagé. "L'opération se déroule selon le plan", affirme simplement l'unité, qui réclame "la libération de toute la Russie du diktat de Poutine" et l'arrêt "de cette guerre criminelle".

Un groupe opposé "à la dictature" de Poutine

Dans la matinée, ce groupe d'opposition russe, créé au printemps 2022, avait déjà lancé un appel pour annoncer son "retour à la maison", afin de "mettre fin à la dictature du Kremlin". Un homme s'exprimait face à la caméra, une arme à la main, en demandant aux habitants des régions frontalières de rester chez eux, de ne pas résister et de ne pas avoir peur.

"Caesar", 50 ans, combattant de la légion "Liberté de Russie", lors d'un appel vidéo posté sur les réseaux sociaux, lundi 22 mai 2023. (LIBERTE POUR LA RUSSIE / TELEGRAM)

Ce porte-parole, nommé "Caesar", interrogé en janvier par l'AFP, se décrivait alors comme un "nationaliste de droite". Le groupe, sur son site, se présente comme une unité de Russes officiellement reconnue par les forces armées ukrainiennes. Il reprend le drapeau bleu et blanc, de l'opposition, en lieu et place du drapeau officiel tricolore russe. Ces hommes ont notamment été déployés à Bakhmout, mais personne ne sait exactement combien d'hommes la composent.

La "légion Liberté pour la Russie" a revendiqué son incursion au côté d'un autre groupe, nommé "Corps des volontaires russes" (RDK). Ce dernier, dans la matinée de lundi, avait diffusé des images de trois missions d'infiltration supposées, dont une dans un village de la région. Des images de véhicules blindés, tournées prétendument à la frontière russe, sont également apparues sur les réseaux sociaux, mais il est impossible d'en établir l'authenticité à ce stade.

Le Kremlin tenu informé de cette incursion

La légion "Liberté pour la Russie" et le "Corps des volontaires russes" mènent une opération sur le territoire de la région russe de Belgorod afin de créer un "cordon de sécurité" et de protéger les civils ukrainiens, a déclaré Andriï Yousov, porte-parole du renseignement militaire ukrainien, dans un commentaire au média Suspilne (en ukrainien). Il précise qu'aucun combattant ukrainien ne participe à la mission. "L'Ukraine suit avec intérêt les événements dans la région de Belgorod en Russie et étudie la situation, mais elle n'a rien à voir avec cela", a écrit Mykhaïlo Podoliak, conseiller à la présidence ukrainienne.

La Russie a placé la région de Belgorod sous le "régime légal de zone d'opération antiterroriste", a annoncé le gouverneur, Viatcheslav Gladkov. Ce régime, décidé par les services de sécurité (FSB), prévoit la possibilité d'évacuer les civils des zones concernées, le contrôle accrus des télécommunications, des interventions facilitées des forces "anti-terroriste" ou encore des contrôles d'identités et des véhicules renforcés.

L'évolution de la situation est suivie de très près au Kremlin. Vladimir Poutine a été informé de l'incursion d'un "groupe de sabotage" dans la région de Belgorod, a commenté son porte-parole Dmitri Peskov. Ce dernier a estimé que l'incursion était un moyen "de détourner l'attention d'Artemovsk [nom russe de Bakhmout]" et "de minimiser sa perte par la partie ukrainienne".

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