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L'UE et l'Ukraine signent le volet politique de leur accord d'association

Le Premier ministre Arseni Iatseniouk a signé l'accord rejeté par Viktor Ianoukovitch en novembre dernier, prévoyant un rapprochement économique et politique de l'Ukraine et de l'Europe.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, le 20 mars 2014 à Bruxelles (Belgique). (THIERRY CHARLIER / AFP)

Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a signé, vendredi 21 mars, à Bruxelles, le volet politique d'un accord d'association entre son pays et l'UE. Les Européens marquent ainsi un soutien fort à l'Ukraine, au lendemain de leur décision de durcir le ton contre Moscou en ajoutant une douzaine de noms à leur liste de personnalités russes et ukrainiennes visées par des sanctions.

Francetv info revient sur cette signature lourde de sens. 

Pourquoi c'est important ? 

Parce que cet accord est à l'origine de la crise actuelle entre Moscou et l'Occident à propos de l'Ukraine. C'est à cause d'un désaccord au sein du peuple ukrainien, entre ceux qui souhaitaient sa signature et ceux qui préféraient se rapprocher de Moscou, que les violences ont éclaté sur la place Maïdan, à Kiev, fin 2013. Le 21 novembre, le président d'alors, Viktor Ianoukovitch, a suspendu les négociations sur cet accord. Or, les tractations duraient depuis cinq ans et la signature était prévue pour la semaine suivante. Cette volte-face a précipité la chute du dirigeant ukrainien. 

Une fois Ianoukovitch destitué, le gouvernement par intérim a aussitôt repris ces négociations et assuré de sa volonté de voir cet accord déboucher rapidement sur un rapprochement de l'Ukraine avec l'UE. 

A quoi va servir cet accord ? 

A terme, il engage une coopération politique et économique rapprochée. L'accord prévoit "une coopération avancée dans différents secteurs, dont la politique extérieure, la politique énergétique et nucléaire, et les domaines légal et judiciaire", résume Le Monde.fr (article payant). A terme, sa signature entérinera "la création d'une zone de libre-échange, comprenant la mise en place de normes communes" et aboutira à de nouvelles négociations sur la libéralisation du régime des visas.

Vendredi, les deux partis ont validé son "volet politique", soit le préambule, et les chapitres 1, 2 et 7, poursuit le site du quotidien, indiquant que la suite de l'accord "ne sera pas signé avant les élections présidentielles du 25 mai, et la formation d'un nouveau gouvernement".

Est-ce que l'Ukraine va intégrer l'UE ? 

Ce n'est pas au programme. Inédit dans l'histoire de l'Union européenne, l'accord d'association vise à arrimer l'Ukraine à l'UE, sans pour autant déboucher sur son adhésion au bloc des Vingt-Huit. 

A l'issue de la signature, le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk s'est toutefois dit convaincu que l'UE allait "parler d'une voix unie et forte" pour parer une escalade avec la Russie. Il a appelé l'UE à prendre de "réelles" sanctions économiques contre Moscou.

Pourquoi cela embête la Russie ? 

Cette signature creuse un peu plus le fossé entre les Occidentaux et la Russie à l'issue d'une semaine de tensions croissantes autour de la Crimée. Alors que Moscou est en passe de finaliser le rattachement de cette péninsule russophone, ce rapprochement entre Kiev et les Occidentaux achèvent d'éloigner l'Ukraine du grand projet d'union eurasienne dont rêve Vladimir Poutine.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a commenté cette signature vendredi, indiquant "que ce n'est pas une mesure dictée par les intérêts de l'économie ukrainienne, du peuple ukrainien dans sa totalité mais une tentative de gagner des points dans le jeu géopolitique". Surtout que les Européens et les Américains espèrent isoler la Russie diplomatiquement brandissant la menace de nouvelles sanctions contre Moscou.

"Il me semble que ce n'est qu'en s'étant mis d'accord chez soi, en étant parvenu à une entente nationale que l'on peut résoudre des problèmes qui suscitent d'énormes contradictions en Ukraine", a-t-il affirmé, laissant entendre que la décision aurait dû être prise après les élections prévues en mai.

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