: Reportage Au plus près du front, cette Ukrainienne ravitaille "les gars" face à l'armée russe : "Mon prénom c’est Veronika, et Nika c’est la victoire"
Médecin dans le civil, Veronika est engagée auprès de l'armée ukrainienne. Elle achemine des médicaments, des vivres ou encore du matériel de communication.
Au milieu d'un local rempli de cartons, Veronika en treillis militaire affiche un grand sourire. "On vient de charger un véhicule qui part pour Makariv. La ville vient d’être libérée. Normalement, nous ravitaillons les soldats sur le front mais là, on était obligés d’aider les civils." Depuis Lviv, plateforme logistique de cette guerre en Ukraine, Veronika convoie les précieux colis jusqu'en première ligne. Elle part au plus près des combats avec "des chargeurs, des batteries, des torches, des piles, des médicaments pour les hôpitaux mobiles qui se sont multipliés ces derniers jours, parce qu'il y a beaucoup de blessés".
Les femmes, combattantes tenaces mais aussi confidentes
Selon Veronika, le plus "indispensable en ce moment, ce sont les drones. Nous sommes en train de changer de fournisseur parce que tout le monde s’était mis à acheter chinois. Mais, explique-t-elle, la Chine vient de bloquer en Ukraine certaines fonctions essentielles. Ce qui fait qu’ils sont désormais plus difficiles à utiliser par nos gars." Alors, avec les autres volontaires, "nous commençons à travailler sur les livraisons de drones américains. Ils sont de meilleure qualité et ils ont davantage de fonctionnalités. Et je ne pense pas que les Américains, eux, vont nous en supprimer", ajoute-t-elle en riant.
Veronika raconte l’engagement des femmes ukrainiennes, combattantes aussi tenaces que les hommes sur le front mais aussi, lorsque la mort vient rôder, confidentes "des gars", comme elle les appelle. "Cette guerre n’a rien à voir avec celle du Donbass", compare Veronika car dans le Donbass, "l'utilisation de l'aviation n'était pas aussi massive".
"À l'époque, c'était plus une guerre de position. Nous étions dans nos tranchées. Aujourd’hui, le front bouge tout le temps. Il y a beaucoup de combats dans les villes et les villages."
Veronika, médecin ukrainienneà franceinfo
"C'est plus compliqué que dans les champs où nous étions, c'est la grande différence", conclut-elle. La jeune femme a combattu dans l’Est entre 2015 et 2018, dans la brigade 93. Elle a été blessée. Quelques années plus tard, Veronika prend à nouveau des risques : elle vient d’échapper de peu à une frappe lors de sa dernière livraison sur le front non loin de Kiev. "Nous savions tous que Poutine n’en resterait pas là, mais nous n’imaginions pas qu’il voudrait frapper partout de manière aussi massive, aussi folle". Aujourd’hui les Ukrainiens sont bien mieux formés et équipés. Veronika ne doute pas de l’issue de cette guerre : "Mon prénom c’est Veronika, et Nika, c’est la victoire".
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