: Témoignages "Tous les empires finissent par disparaître" : rencontre avec des artistes ukrainiens qui s'engagent contre la Russie
Après un mois de guerre contre l'envahisseur russe, toute la société ukrainienne est mobilisée. Et les artistes ne sont pas en reste.
ZSU : c'est le sigle des forces armées ukrainiennes, qui lutte depuis un mois contre l'offensive russe, mais c'est aussi le titre du dernier morceau du groupe de rap Tsina Ritmu, où chante Sasha.
>> Guerre en Ukraine, suivez l'évolution de la situation avec franceinfo
"Quand la guerre a éclaté, beaucoup d’artistes se sont retrouvés sur le front, dans les rangs de l’armée ukrainienne ou dans ceux de la défense territoriale, alors que d’autres sont restés sur le front culturel. C’est notre cas et nous travaillons sur des chansons qui parlent de ces événements, qui parlent de ce qui se passe. Et c’est important pour nous", explique le rappeur, vêtu d'un bob et d'un sweat à capuche noir.
"Nos soldats écoutent nos chansons avant de partir au combat et ça leur donne encore plus d’énergie."
Sasha, chanteur du groupe Tsina Ritmuà franceinfo
Il préfère ne pas traduire les paroles de ces chansons : trop d’insultes et de gros mots, dit-il, "elles sont imprégnées de notre indignation face à cette agression."
Représenter la violence de la guerre
Cette colère, tous la partagent. Chacun l’exprime à sa façon. Viktor Prodanchuk est sculpteur le jour, et enrôlé dans les brigades de défense territoriale la nuit. Dans le sous-sol de son atelier empli d’œuvres imprégnées des violences qui déchirent son pays, il cherche en ce moment une technique pour représenter les corps déchiquetés par les balles.
Pour dénoncer l’horreur de la guerre, toujours et encore. Dans un coin, un mannequin : "Elle symbolisera l’Ukraine, explique-t-il. C’est une femme, grande, qui écrase l’ennemi, Elle va être ornée de fleurs, de jouets d’enfants. Ce sera une renaissance la fin de tout ça."
"Kyiv Calling"
Un mois après le déclenchement de la guerre, le groupe Beton lance avec la bénédiction des Clash, Kyiv Calling, "l’appel de Kiev" : un signal lancé au monde et à l’Otan. "Nous manquons d’avions, disent les paroles, nous résistons mais nous n’y arriverons pas seuls."
D’autres messages se font plus directs. Sur des affiches, une femme enfonce le canon de son arme dans la bouche d’un Poutine à genoux. Le groupe Harmata avertit le président russe que sa fin est proche. "Tous les empires, dit le refrain, finissent par disparaître, par mourir. Et le tien disparaîtra aussi." Autant de tubes qui résonnent jusque sur les lignes de front.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.