Trois raisons de s'inquiéter de la situation en Ukraine
Le conflit entre séparatistes prorusses et armée ukrainienne a fait plus de 10 000 morts depuis son déclenchement en avril 2014.
Au moins 32 personnes ont été tuées depuis le 29 janvier le long de la ligne de front dans l'est de l'Ukraine, au sixième jour d'affrontements pour le contrôle de la ville d'Avdiïvka, dans l'est de l'Ukraine.
Armée ukrainienne et rebelles prorusses s'affrontent depuis plusieurs jours à coups de mortiers et tirs d'artillerie dans cette ville de 20 000 habitants sous contrôle de Kiev, située à une dizaine de kilomètres du bastion rebelle de Donetsk. Face à cette reprise des combats, le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé au calme, mais la situation reste très précaire pour les habitants, privés de chauffage et d'électricité.
Le conflit fait des morts chaque jour
"Il y a des combats en continu depuis dimanche et des attaques d'ampleur sur nos positions", a indiqué un commandant de l'armée ukrainienne. Depuis la reprise du conflit entre forces de Kiev et rebelles prorusses, le 29 janvier, 32 personnes, civils et soldats, ont été tuées dans les affrontements les plus meurtriers depuis l'instauration d'une nouvelle trève "illimitée", signée fin décembre 2016. "Les combats n'ont jamais cessé depuis les accords de Minsk, mais cette fois-ci il y a une accélération du conflit. Elle est due au contexte international pour l'essentiel", décrit Georges Mink, sociologue spécialiste de l'Ukraine à franceinfo.
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Chaque jour, l'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses font état de nouvelles victimes. Au cœur de ce conflit, les 20 000 habitants d'Avdiïvka se retrouvent privés d'électricité et chauffage. "Il n'y a plus d'électricité, nous n'avons pas trouvé de solution pour le chauffage et les conduites de gaz ont été détruites", a déclaré une porte-parole de l'armée.
L'Ukraine est en proie depuis presque trois ans à un conflit ayant fait près de 10 000 morts et opposant les forces gouvernementales à des séparatistes prorusses qui sont, selon Kiev et les Occidentaux, sont soutenus militairement par la Russie, ce que Moscou dément.
Les mises en garde internationales se multiplient
Face à cette situation, plusieurs organisations internationales et Etats s'alarment. "Nous exigeons un arrêt immédiat des combats. Le respect complet du cessez-le-feu est une étape cruciale vers l'application intégrale des accords de Minsk, qui est la base pour une solution pacifique et durable du conflit", a dénoncé l'Union européenne.
De son côté, le ministère américain des Affaires étrangères a réclamé "un cessez-le-feu immédiat et durable afin d'éviter une crise humanitaire plus importante". Washington a également "réaffirmé (son) soutien à la mise en oeuvre complète des accords de Minsk", du nom du règlement diplomatique scellé en février 2015 entre la Russie, l'Ukraine, l'Allemagne et la France pour mettre fin au conflit ukrainien.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a demandé vendredi 3 février à son homologue russe Sergueï Lavrov de tout faire pour mettre fin aux combats qui ont repris dans l'est de l'Ukraine, tandis que le ministre des Affaires étrangères allemand a dénoncé "une violation du cessez-le-feu".
La position de Donald Trump reste incertaine
Lors de sa première intervention devant le Conseil de sécurité de l'ONU, l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU Nikki Haley a affirmé vouloir "de meilleures relations avec la Russie", tout en "condamnant de manière forte et claire les agissements russes", qu'elle a qualifiés d'"actions agressives".
Cette première intervention était très attendue pour tenter de jauger l'attitude de la toute jeune administration Trump envers la Russie, alors que le nouveau président s'est montré très conciliant envers Moscou et le président Vladimir Poutine. "Cette accélération" des combats est "un test sur les engagements géopolitiques de la nouvelle administration américaine", précise le spécialiste de l'Ukraine, Georges Mink. "Ce n'est pas surprenant. [...] C'est surtout sur le plan économique qu'il (Donald Trump) cherchera une sorte de nouvelle politique vis-à-vis de la Russie."
Tout au long de sa campagne, Donald Trump avait fait du rapprochement avec Vladimir Poutine l'une des priorités de son mandat, mais est resté évasif sur une éventuelle levée des sanctions contre Moscou.
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