Merkel exprime sa "tristesse profonde" et sa "honte" au camp de Dachau
C'est la première fois fois qu'un chef de gouvernement allemand se rend là-bas. Une visite qui suscite la polémique outre-Rhin, en pleine campagne pour les élections législatives.
C'est une première pour un chef de gouvernement allemand. A près d'un mois des élections législatives, la chancelière Angela Merkel s'est rendu mardi 20 août au camp de concentration de Dachau, où furent internés plus de 200 000 opposants politiques, homosexuels, Juifs, handicapés, Tziganes ou prisonniers de guerre. Lors d'une brève allocution pendant sa visite, elle a fait part de sa "tristesse profonde" et sa "honte", rendant hommage au "souvenir des destins [fracassés des détenus]".
Un "chapitre effroyable de notre histoire"
Ce camp, où figure à l'entrée la sinistre devise des nazis "Arbeit macht frei" ("le travail rend libre"), est "un chapitre effroyable et sans précédent de notre histoire", a poursuivi la chancelière. La dirigeante a également rappelé qu'une "immense majorité des Allemands" avait fermé les yeux ou n'avait rien fait contre la déportation des Juifs et des opposants politiques. "Cet endroit est un avertissement insistant : comment a-t-on pu en arriver en Allemagne à ce qu'on retire le droit de vivre à des gens en raison de leur origine, de leur religion (...) de leur orientation sexuelle?", s'est-elle interrogée.
Certains politiques et commentateurs allemands ont vu dans cette visite une étape de "mauvais goût". La présidente du groupe des Verts au Bundestag (chambre basse du Parlement allemand), Renate Künast a jugé qu'une telle visite ne devait pas avoir lieu pendant une campagne électorale. L'édition en ligne du magazine Der Spiegel (en allemand) titrait par exemple : "au bon endroit au mauvais moment."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.