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Alors que les migrants continuent d'accoster à Lampedusa, le maire veut déclarer la ville en grève

Le centre d'accueil d'urgence de Lampedusa abrite déjà 1 160 migrants, soit dix fois sa capacité maximale.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un bateau de secours arrivent sur l'île de Lampedusa avec à son bord des migrants sauvés en mer, samedi 29 août 2020.  (MAURO SEMINARA / AFP)

La petite île italienne de Lampedusa a accueilli dans la nuit de samedi 29 à dimanche 30 août près de 370 nouveaux migrants, sauvés des dangers de la mer. Le même jour, 49 personnes fragiles, essentiellement des femmes et des enfants qui avaient été secourues en Méditerranée par le Louise Michel, affrété par l'artiste de rue Banksy, ont également débarqué sur l'île. Pour faire face à cette situation "sans précédent", le maire de Lampedusa, Toto Martello, appelle, dans un communiqué, à une "grève générale" pour faire réagir le gouvernement italien. 

"Baissons les volets, le gouvernement national continue à maintenir un silence effrayant", a-t-il déclaré, annonçant la convocation lundi des représentants des associations professionnelles de l'île pour déclarer "une grève générale".

Dans la nuit de samedi à dimanche, l'île a accueilli un vieux bateau de pêche qui transportait 367 migrants, selon un chiffre revu à la baisse par les autorités locales. "Si un bateau de pêche de cette taille avec des centaines de personnes arrive ici et que personne ne le remarque, cela signifie qu'il n'y a pas de contrôles en Méditerranée. Mais que font les navires militaires ? Nous ne sommes pas en guerre, pourquoi ne sont-ils pas utilisés pour des interventions de sécurité en mer et pour transférer des migrants?", s'interroge-t-il.

Un centre d'accueil saturé

Le centre d'accueil d'urgence de Lampedusa abrite déjà 1 160 migrants, soit dix fois sa capacité maximale. Il est "débordé au-delà de ce qui est humainement possible d'endurer", s'est indigné le maire. ll a par ailleurs dénoncé le fait que l'armée avait du mal à empêcher les migrants de s'en échapper, malgré de strictes protocoles liés à l'épidémie du Covid-19. Craignant pour la situation sanitaire de l'île, le maire a mis en garde : "Les personnes en danger doivent être aidées, mais l'accueil humanitaire a besoin de règles car ici, maintenant, nous sommes en danger".

Ainsi, le président de la région Sicile, Nello Musumeci, a réclamé dimanche au gouvernement, sur son compte Facebook, une réunion de "crise humanitaire et sanitaire". "Lampedusa n'y arrive plus. La Sicile ne peut pas continuer à payer l'indifférence de Bruxelles et le silence de Rome", a tonné l'élu, président de région grâce à une alliance de droite et d'extrême droite.

Il avait pris un décret il y a une semaine pour fermer tous les centres d'accueil de migrants de Sicile (dont Lampedusa fait partie), dénonçant des conditions d'hygiène intenables avec l'épidémie de Covid-19, une démarche rejetée par la justice italienne.

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