Immigration : "Il n'y aura jamais d'intégration réussie sans maîtrise de la langue", estime Edouard Philippe
Le Premier ministre s'est exprimé, deux jours avant la présentation en Conseil des ministres du "projet de loi pour une immigration maîtrisée et un droit d'asile effectif".
Ce qu'il faut savoir
Doubler le nombre d'heures de français, permettre aux demandeurs d'asile de travailler... Le député Aurélien Taché a dévoilé, lundi 19 février, son rapport pour améliorer l'intégration des réfugiés. Ses recommandations visent à renforcer le volet "humaniste" de la politique gouvernementale, à deux jours de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi "asile-immigration", qui trouble jusque dans la majorité. "Au fond, une intégration réussie repose sur une logique de participation active, de la personne qui est accueillie mais aussi de la société qui accueille", a commenté le Premier ministre, Edouard Philippe.
Un rapport de 72 propositions. Sur l'intégration, un sujet "sensible, voire miné", Aurélien Taché est parti d'un "constat unanime" : "L'insertion linguistique, économique et sociale des personnes que nous accueillons est insuffisante." Le député préconise ainsi de "démarrer l'apprentissage du français dès la période de demande d'asile" pour les personnes dont on est sûr qu'elles obtiendront le statut de réfugié.
Un projet de loi dévoilé mercredi. Le texte vise à réduire à six mois les délais d'instruction de la demande d'asile, à faciliter la reconduite à la frontière pour les déboutés et lance des pistes pour mieux intégrer les personnes admises sur le territoire.
Le gouvernement critiqué, y compris au sein de la majorité. Mesure-phare du texte pour faciliter les expulsions, le doublement de la durée maximale de rétention à 90 jours (voire 135 en cas d'obstruction) est vigoureusement dénoncé par les associations. Certains députés LREM s'interrogent également sur la logique répressive du texte.