Europe : retour à la case départ pour des milliers de migrants afghans
Après la signature d'un accord entre l'Union européenne et l'Afghanistan, le nombre d'expulsés afghans ne cesse d'augmenter en Europe. En tête des pays à renvoyer ces migrants : l'Allemagne.
À l'aéroport de Kaboul (Afghanistan) un avion vient d'atterrir en provenance de Munich (Allemagne). Il a été spécialement affrété par les autorités allemandes. Un vol à 100 000 euros pour renvoyer 18 Afghans dans leur pays. "Les policiers m'ont arrêté dans la rue et j'ai passé deux nuits en prison. Ensuite, ils m'ont déporté ici.", livre Nahim Muradi, Afghan expulsé d'Allemagne après six ans passés en Europe. C'est le troisième vol de ce type après la signature d'un accord controversé entre l'Union européenne et l'Afghanistan. Il prévoit, en l'échange d'une aide financière, l'expulsion de 80 000 Afghans dont la demande d'asile a été rejetée. La plupart des expulsés se retrouvent dans un centre d'accueil du gouvernement afghan. Ils peuvent y rester deux semaines. Le temps de trouver un logement.
Nice aussi dangereuse que Kaboul ?
Depuis le retrait des forces de l'OTAN en 2014, le nombre de victimes civiles de cesse d'augmenter en Afghanistan, 11 500 tués en 2016, un record. Les attaques terroristes se multiplient à Kaboul. Pourtant, l'Union européenne considère la capitale afghane comme une destination sûre. "Le niveau de sécurité à Kaboul est comparable à celui que l'on peut attendre dans le reste du monde. En Europe nous avons subi des attaques terroristes de grande ampleur, comme à Kaboul. L'an dernier il était plus dangereux d'habiter à Nice qu'à Kaboul", explique Franz-Michael Skjold Mellbin, ambassadeur de l'Union européenne en Afghanistan. Dans la capitale afghane, une ONG vient en aide aux expulsés d'Europe. Certains d'entre eux y vivaient depuis très longtemps. L'Allemagne a annoncé vouloir expulser 12 500 Afghans d'ici la fin de l'année 2017.
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