José Bové et des militants se proposent pour prendre la place des migrants en centre de rétention
Ils dénoncent le projet de loi asile et immigration, dont l'examen débute à l'Assemblée nationale.
Soixante-seize personnes, dont le député européen José Bové, se sont présentées à l'ouverture du centre de rétention administrative d’Hendaye (Pyrénées-Atlantiques), mardi 3 avril, dans la matinée. Ils avaient l'intention de prendre les 30 places destinées aux migrants, avant le début de l'examen du projet de loi asile et immigration, prévu dans la soirée en commission des Lois à l'Assemblée nationale.
Contre le projet de loi asile et immigration
L'élu a été le seul à pouvoir pénétrer dans les lieux, protégés par un dispositif policier. Il a remis à la directrice une charte signée par 146 personnes s'engageant à prendre la place des migrants dans les CRA, afin de "protester à la fois contre leur existence et contre le projet de loi qui va rentrer en discussion". Le projet de loi asile et immigration, porté par Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, prévoit notamment de porter de 45 à 90 jours, voire 135 jours, le délai maximum de rétention des demandeurs d'asile et étrangers en situation irrégulière.
.@josebove appelle à étendre partout en France le mouvement né aujourd'hui à Hendaye : refusons les prisons pour innocents, prenons la place des migrants ! #EuxCestNous #LoiAsileImmigration pic.twitter.com/JonGuDHZse
— Bizi ! (@bizimugi) 3 avril 2018
Les autres militants n'ont pas pu approcher du centre de rétention, qui avait été fermé en janvier 2017 au moment du rétablissement des contrôles aux frontières. Situé à proximité de la frontière franco-espagnole, il est adossé au commissariat de la police de l'air et des frontières (PAF). Les manifestants ont occupé les trois voies d'accès pour empêcher le transfert de migrants venus de Bordeaux. Les manifestants ont ensuite quitté les lieux sans incident, à la mi-journée.
Une "action de désobéissance civile", plaide José Bové
Cette action s’inscrit dans le cadre de la campagne "Eux, c’est nous" lancée par le mouvement altermondialiste basque Bizi !. "Nous avons mené cette action pour protester contre le fait qu'on veut gérer la question des migrants avec des prisons et pas avec des maisons, a commenté Jean-Noël Etcheverry, l'un des porte-parole de Bizi !, et contre le texte de Gérard Collomb qui vise à allonger le temps de rétention de migrants, c'est-à-dire d'innocents".
Selon l'eurodéputé José Bové, cette "action de désobéissance civile (...) devrait se démultiplier sur l'ensemble du territoire, partout où se trouvent des centres de rétention, où des gens vont signer cet engagement volontaire à y remplacer les migrants".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.