"L'immigration peut être une chance pour notre pays" affirme un député LREM
Jean François Césarini estime que quelque chose peut être créé "dans les territoires oubliés" où "l'immigration peut être une solution".
"L'immigration peut être une chance pour notre pays", a déclaré Jean-François Césarini, député LREM du Vaucluse, alors qu'un débat sur l'immigration s'ouvre lundi 7 octobre à l'Assemblée nationale. Selon le député, "il y a quelque chose à créer dans les territoires oubliés où l'immigration peut être une solution".
franceinfo : La France peut-elle accueillir davantage de personnes ?
Jean-François Césarini : Il ne faut pas poser la question en terme de quantité, il faut penser en terme de qualité. Comment aujourd'hui, peut-on accueillir dans notre pays ? Si on est juste sur des questions comme "est-ce qu'il faut faire des quotas pour savoir combien il y aura d'asiles politiques, combien il y aura de migrants économiques ?", on se trompe. Car on ne peut pas savoir ni envisager ce qu'il va se passer dans le monde en termes de bouleversements politiques donc de demandes d'asile. Il faut aussi expliquer, et toutes les études le montrent, que l'immigration est plutôt positive pour l'économie de notre pays. Il faut sans doute travailler autrement pour mieux intégrer : ne pas mettre des gens sous les ponts à Paris mais plutôt décentraliser en mettant des familles dans les villages. Il y a beaucoup d'exemples réussis aujourd'hui, d'écoles qui ne ferment pas car il y a de nouveaux élèves, des commerces qui reprennent vie dans nos villages.
Donc l'immigration oui, mais en zone rurale ?
Non. Le président de la République veut une deuxième étape de la décentralisation mais, dans ce cadre là, il faut donc aussi parler immigration. 300/400 migrants sous un pont à Paris, c'est beaucoup plus compliqué à intégrer politiquement et économiquement que si on arrive à aller dans une cartographie des métiers en tension. On demande notamment de revoir cette carte pour savoir où nous avons besoin de main d'oeuvre. Précisons-le, ce n'est pas en concurrence avec les chômeurs français. Ce ne sont pas les mêmes métiers qui sont pris par des migrants et par les chômeurs français. De tout temps, les immigrés viennent faire des travaux que les Français ne veulent pas faire. Ce n'est pas grave en soi. C'est pour cela aussi que l'on a durci l'allocation chômage. Tout cela n'est pas en contradiction. Il faut comprendre que l'immigration peut être une chance pour notre pays.
Qu'on parle encore de l'Aide Médicale d'Etat (AME) et de sa possible suspension, cela vous choque ?
Cela me choque. C'est un problème de santé publique pour tous les Français. Ce n'est pas juste une aide pour les gens qui viennent faire du tourisme médical. Je ne crois pas à cela. Qu'est-ce que soigne l'AME ? Des gens qui ont le Sida, des gens qui ont des maladies qui peuvent être contagieuses. Je veux bien qu'on laisse ces gens-là dans les rues sans les traiter mais tôt ou tard, ce sera un problème pour tout le monde.
La semaine dernière, un jeune homme est mort à Nantes dans un ancien gymnase qui accueille 700 migrants. C'est une situation inacceptable ?
En effet, c'est pour cela qu'il faut poser la question de l'accueil. On ne peut pas accueillir tout le monde, ce n'est pas l'idée. Encore une fois, il faut revenir à des chiffres raisonnables. On a toujours l'impression qu'il y a une invasion migratoire, ce qui n'est pas le cas. Le plus gros pourcentage d'étrangers en France sont d'ailleurs des étudiants étrangers, et je crois que cela ne choque personne, pas même les électeurs du Rassemblement national. Encore une fois, tant qu'on continuera à parquer des gens, cela causera des problèmes : de délinquance, de violence et de santé publique. Il faut déconcentrer cet accueil hors de nos métropoles. Il y a quelque chose à créer dans les territoires oubliés où l'immigration peut-être une solution.
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