L'Ocean Viking sanctionné par l'Italie : "On marche sur la tête", s'insurge une responsable de SOS Méditerranée

Après le sauvetage de 128 migrants par l'Ocean Viking et leur débarquement en Italie mercredi, l'association SOS Méditerranée a reçu de la part des autorités italiennes une ordonnance d’immobilisation de 20 jours, assortie d’une amende de 3 300 euros.
Article rédigé par franceinfo
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L'Ocean Viking, exploité par l'ONG SOS Méditerranée, dans le port de Civitacecchia le 14 juillet 2023. Photo d'illustration. (ANDREAS SOLARO / AFP)

SOS Méditerranée vient d'être sanctionnée par l'Italie après le sauvetage de 128 migrants par l'Ocean Viking et leur débarquement à Ortona mercredi. L'association a reçu de la part des autorités italiennes une ordonnance d’immobilisation de 20 jours, assortie d’une amende de 3 300 euros. "On marche sur la tête", s'insurge Laurence Bondard, responsable communication des opérations à l’association SOS Méditerranée.

L'Ocean Viking, est immobilisé depuis mercredi à Ortona sur la côte italienne après y avoir débarqué 128 migrants en détresse, secourus lors de trois opérations. Rome reproche à l'association de ne pas avoir respecté un décret qui oblige les ONG, depuis le mois de janvier, à diriger leur navire de sauvetage, dès la fin d'une opération, vers le port qui leur est désigné par les autorités italiennes. Or, à la fin de sa première opération, le bateau est tombé sur une seconde embarcation en danger.

"Quand des personnes sont en danger, on leur porte secours"

SOS Méditerranée dit avoir tout fait pour obtenir une consigne des autorités libyennes sans l'obtenir. L'Ocean Viking a donc fait le choix de les secourir. "D'un côté, on nous demande de respecter des instructions" avec le décret des autorités italiennes, "et de l'autre, on doit respecter le droit maritime qui est extrêmement clair : il y a absolue obligation de sauver des personnes qui sont en danger imminent de mort comme c'était le cas-là", explique Laurence Bondard.

"Immobiliser des bateaux ambulances en Méditerranée centrale, empêcher des bateaux de faire sauvetages, n'a aucun sens."

Laurence Bondard, SOS Méditerranée

à franceinfo

La responsable fait part de sa "grande frustration" et de sa "colère" contre un "niveau de criminalisation" des ONG qui "ne cesse de s'accroître d'année en année et de mois en mois". Ce n'est pas la première fois que l'association fait les frais de cette législation italienne, mise en place par le gouvernement d'extrême droite de Giorgia Meloni : "Depuis le début de l'année, il y a eu, entre notre bateau et les autres bateaux civils de sauvetage, 12 immobilisations."

"Il faut absolument que ça cesse et que le droit maritime retrouve sa dominance et qu'on retrouve tous un peu de logique. Quand des personnes sont en danger, on leur porte secours", lance Laurence Bondard.

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