Cet article date de plus de huit ans.

L'ONU juge "illégales" les expulsions collectives de migrants vers la Turquie

Le projet d'accord entre l'Union européenne et la Turquie provoque "de graves inquiétudes" chez le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Des migrants arrivent à Lesbos (Grèce), après avoir traversé la mer Egée depuis la Turquie, le 7 mars 2016. (MARKUS HEINE / NURPHOTO / AFP)

L'ONU juge "illégales" les possibles expulsions collectives de migrants de l'Union européenne vers la Turquie. Cette mesure, qui figure dans le projet d'accord entre Ankara et Bruxelles, a été pointée du doigt par le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, jeudi 10 mars.

"L'ébauche d'accord entre l'Union européenne et la Turquie soulève un certain nombre de graves inquiétudes, a déclaré le Jordanien Zeid Ra'ad Al-Hussein, devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, à Genève (Suisse). Je suis notamment préoccupé par les possibles expulsions collectives et arbitraires, qui sont illégales." 

"Une violation du droit international et européen"

Le haut commissaire a ajouté que les restrictions aux frontières qui ne prennent pas en considération le parcours de chaque individu "violent le droit international et européen". Il compte discuter de ces mesures avec les responsables européens lors d'une visite à Bruxelles (Belgique), mi-mars.

L'Union européenne négocie actuellement avec Ankara sur les solutions à apporter à la crise migratoire. Un volet du projet d'accord, contesté par les ONG et certains Etats membres, prévoit de renvoyer en Turquie tous les migrants arrivés illégalement en Grèce. Les réfugiés syriens, qui fuient la guerre dans leur pays, ne seraient pas épargnés.

En contrepartie, l'Union européenne s'engagerait, pour chaque clandestin syrien renvoyé, à accueillir un réfugié syrien présent en Turquie. Le but de l'opération est de désengorger la Grèce, où les migrants continuent d'affluer alors qu'ils ne peuvent plus quitter le pays depuis la fermeture des frontières sur la route des Balkans.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.