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Méditerranée : au moins 441 migrants sont morts en mer depuis le début de l'année, bilan le plus lourd depuis 2017

Ce bilan s'explique notamment par la multiplication des traversées, qui ont plus que triplé par rapport au début 2022, mais aussi par les retards dans les opérations de sauvetage, selon l'Organisation internationale pour les migrations.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des migrants naviguent à bord d'une embarcation en bois avant un sauvetage par l'"Ocean Viking", le 27 août 2022, au sud de Lampedusa (Italie). (JEREMIAS GONZALEZ/  AP / SIPA)

Plusieurs centaines de noyades sur la route de l'exil. Le premier trimestre de l'année 2023 a été le plus meurtrier pour les migrants traversant la Méditerranée depuis 2017. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a fait état mercredi 12 avril d'au moins 441 vies perdues en tentant d'atteindre l'Europe. Ce bilan s'est encore alourdi peu après l'annonce, avec la mort de dix personnes dans le naufrage de leur bateau au large de la Tunisie, selon les garde-côtes tunisiens.

Ce lourd total s'explique notamment par la multiplication des traversées. Depuis le début de l'année, 31 192 migrants ont atteint l'Europe en empruntant cette route, contre environ 8 000 durant la même période en 2022, selon l'agence onusienne. De son côté, l'Agence européenne de surveillance des frontières, Frontex, estime que les traversées illégales de frontières en Méditerranée centrale ont atteint presque 28 000 au premier trimestre 2023, soit trois fois plus que durant la même période de 2022.

L'OIM précise que les retards dans les opérations de recherche et de sauvetage ont été un facteur déterminant dans au moins six accidents depuis le début de l'année, entraînant la mort d'au moins 127 personnes sur les 441. "L'absence totale de réponse au cours d'une septième opération de sauvetage a coûté la vie à au moins 73 migrants", ajoute l'organisation onusienne. Les migrants utilisant cette route sont originaires le plus souvent de Côte d'Ivoire, de Guinée et du Pakistan.

Environ 300 autres personnes portées disparues

"Avec plus de 20 000 décès enregistrés sur cette route depuis 2014, je crains que ces décès aient été normalisés", s'inquiète le chef de l'OIM, Antonio Vitorino. "La crise humanitaire persistante en Méditerranée centrale est intolérable", martèle-t-il, ajoutant que "les retards et les lacunes dans les opérations de recherche et de sauvetage menées par les États coûtent des vies humaines".

L'agence des Nations unies enquête également sur plusieurs cas de bateaux portés disparus, où il n'y a aucune trace de survivants, de débris et où aucune opération de recherche et de sauvetage n'a été menée. Quelque 300 personnes à bord de ces bateaux sont toujours portées disparues, a indiqué l'organisation.

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