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Migrants noyés dans la Manche : un suspect mis en examen, neuf présentés à des juges d'instruction

Les cinq autres personnes qui avaient été placées en garde à vue ont été libérées et ne feront pas l'objet de poursuite.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Des migrants tentent de traverser la Manche sur une embarcation légère, le 27 août 2020. (Illustration) (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

Un suspect a été mis en examen et neuf sont présentés ce jeudi à des juges d'instructions, sept mois après la mort de 27 migrants pendant une traversée de la Manche, le 24 novembre 2021, a appris franceinfo jeudi 30 juin de source judiciaire. Cinq autres personnes qui avaient été placées en garde à vue ont été remises en liberté sans poursuite.

Le 24 novembre 2021, 17 hommes, sept femmes, deux adolescents et un enfant de 7 ans sont morts noyés après le naufrage de l'embarcation qui devait les conduire de la France au Royaume-Uni. Ils étaient Kurdes d'Irak et d'Iran, Ethiopiens, Afghans, Somaliens et Egyptiens. Deux hommes seulement ont pu être secourus.

Une information judiciaire ouverte en septembre

Dès le lendemain, la juridiction inter-régionale spécialisée (Jirs) de Lille avait ouvert une enquête pour "homicides involontaires", "blessures involontaires", "mise en danger de la vie d'autrui", "aide à l'entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier d'un étranger en France en bande organisée", "traite des êtres humains en bande organisée" et "participation à une association de malfaiteurs". Une information judiciaire a été ouverte en décembre.

Il apparaît des premiers éléments de l'enquête que les passagers de l'embarcation avaient appelé en vain les autorités françaises et britanniques. Selon un survivant, les deux côtés de la Manche se sont renvoyé la responsabilité, laissant les migrants à leur sort.

Malgré les appels au Cross, les secours ne sont pas intervenus

La cellule investigation de Radio France a pu se faire confirmer qu'ils avaient échangé au téléphone avec le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross). Les investigations devront établir pourquoi les secours ne sont pas intervenus. L'association d'aide aux exilés Utopia56 a déposé plainte contre le préfet maritime français de la Manche, contre un responsable des secours français et contre un responsable des secours britanniques.

Ce naufrage a été une onde de choc en Europe, relançant les tensions entre la France et le Royaume-Uni autour de la problématique de la gestion des frontières. Le commissaire aux Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe les a rappelés à l'ordre et leur a réclamé l'aménagement de voies d'accès sûres et légales au Royaume-Uni.

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