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Migrations : il faut aider l'Algérie et le Maroc à empêcher les départs, selon Gérard Collomb

Le ministre de l'Intérieur critique également la gestion de la maire de Paris sur la question migratoire et plaide à nouveau pour un recensement des arrivants en Europe, dans un entretien à "L'Express".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, à l'Elysée, le 5 septembre 2018.  (MUSTAFA YALCIN / ANADOLU AGENCY / AFP)

Gérard Collomb juge nécessaire d'aider les pays de transit, tels que l'Algérie et le Maroc, à empêcher les départs de migrants, dans un entretien à L'Express, mardi 18 septembre. Ces deux pays sont "prêts à travailler avec nous" pour éviter les traversées "mais sécuriser leurs frontières est compliqué et nécessite des financements. Nous devons les aider", affirme le ministre de l'Intérieur.

Si le nombre d'arrivées en Europe est "sans commune mesure avec 2015", on assiste "à une remontée ces derniers mois", notamment sur la route Maroc-Espagne où "le flux est préoccupant, avec 33 795 arrivants en huit mois, soit une hausse de 120%", déclare-t-il. Cela a entraîné "une vigilance particulière" sur les Pyrénées-Atlantiques, avec le déploiement de "deux compagnies de gendarmerie" à la frontière, a-t-il ajouté.

Une critique d'Anne Hidalgo

Mais les migrants arrivant par l'Espagne "remontent directement vers la capitale" et "aujourd'hui, la difficulté, c'est que 50% de la demande d'asile se concentre sur la plaque parisienne", poursuit Gérard Collomb. Au passage, il critique la gestion d'Anne Hidalgo sur la question migratoire. "Quand vous dites, comme la maire de Paris, 'oui, on veut accueillir largement, Welcome', ce discours est assez vite entendu", juge-t-il.

Le ministre estime que les élus parisiens devraient "agir comme à Calais" pour "éviter d'avoir des zones de fixation". "Mais il est certain que l'on n'est jamais populaire lorsqu'on fait ce genre de choses", lâche-t-il.

Pour un recensement des arrivants

Gérard Collomb assure qu'il n'a "pas d'objectif chiffré" sur la politique d'expulsions, tout en souhaitant que cela "augmente de mois en mois". Il se félicite d'une hausse "de 20%" des retours cette année et assure qu'il va travailler à faire baisser la demande d'asile géorgienne, en hausse "de 306%" depuis la fin de l'obligation des visas.

Enfin, il affirme que les autorités seront "intraitables" si des incidents racistes se produisent, comme cela a été le cas en Allemagne. "Nous espérons pouvoir l'empêcher en trouvant un équilibre. La France doit se montrer généreuse tout en rappelant que tout le monde ne peut pas venir."

Dans ce cadre, il faut "mettre en place un mécanisme pérenne européen de gestion des migrants" et, "avant de parler répartition", parvenir à ce que "tous les arrivants soient effectivement recensés".

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