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Nice : huit mois de prison avec sursis requis contre l'agriculteur jugé pour avoir aidé des migrants

Cédric Herrou est poursuivi pour aide au séjour d'étrangers en situation irrégulière. Le jugement sera rendu le 10 février.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Cédric Herrou à sa sortie du palais de justice de Nice (Alpes-Maritimes), le 4 janvier 2017. (VALERY HACHE / AFP)

"Je le fais parce qu'il faut le faire." Jugé à Nice pour avoir aidé des migrants près de la frontière franco-italienne, Cédric Herrou, 37 ans, a assumé son action, mercredi 4 janvier. Il risque toutefois jusqu'à cinq ans de prison lors du jugement, qui sera rendu le 10 février.

Devant le tribunal, l'agriculteur barbu aux fines lunettes rondes a revendiqué des actes "politiques". "Je le fais parce qu'il y a des gens qui ont un problème, a-t-il affirmé. Il y a des gens qui sont morts sur l'autoroute, il y a des familles qui souffrent, il y a un Etat qui a mis des frontières en place et qui n'en gère absolument pas les conséquences".

Le procureur a, de son côté, dénoncé l'usage de ce procès comme d'une "tribune politique". Il a requis à l'encontre de Cédric Herrou huit mois d'emprisonnement avec sursis avec mise à l'épreuve et la confiscation de son véhicule, ainsi qu'un usage de son permis de conduire limité aux besoins de sa profession.

"Même si vous me condamnez, le problème continuera"

L'agriculteur, qui dirige une exploitation produisant des olives et des œufs dans la vallée de la Roya, l'une des voies d'entrée vers la France utilisée par les migrants venus d'Italie, est poursuivi pour aide au séjour d'étrangers en situation irrégulière. Quelque 300 personnes, dont de nombreux membres d'un collectif d'aide aux migrants Roya Citoyenne, s'étaient rassemblées devant le palais de justice pour le soutenir avant le début de l'audience.

La justice lui reproche l'installation, en octobre, sans autorisation, d'une cinquantaine d'Erythréens dans un centre de vacances SNCF désaffecté à Saint-Dalmas-de-Tende. L'occupation de ce centre, dénoncée avec force par les élus locaux Les Républicains, avait pris fin avec l'intervention des forces de l'ordre au bout de trois jours.

Depuis le mois d'octobre, "nous avons une trentaine de mineurs hébergés à Saorge chez des particuliers, et j'ai moi-même trois mineurs hébergés chez moi, et des majeurs aussi", a reconnu le prévenu. Il avait déjà été inquiété, en août, pour avoir transporté des Erythréennes, avant que l'affaire ne soit classée sans suite. La présidente s'est étonnée que les deux procédures dont il a fait l'objet n'aient pas mis un coup d'arrêt à ses actions : "Même si vous me condamnez, le problème continuera", a asséné Cédric Herrou.

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