"Open Arms" : Madrid propose au navire d'accoster en Espagne et hausse le ton face à Matteo Salvini
La ministre de la Défense espagnole accuse Matteo Salvini d'utiliser la situation de l'"Open Arms" à des "fins exclusivement électoralistes".
Une "honte pour l'humanité". La ministre de la Défense espagnole a accusé le ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, de faire de la récupération politique de la situation du navire Open Arms, lundi 19 août.
Pour certains à bord depuis 18 jours, ces migrants risquent de battre le record des 32 personnes restées bloquées 19 jours sur le SeaWatch3 avant leur débarquement à Malte le 9 janvier dernier."Ce que fait Salvini par rapport à l'Open Arms est une honte pour l'humanité", a dénoncé la ministre de la Défense espagnole, la socialiste Margarita Robles. Elle a reproché au dirigeant d'extrême droite italien d'agir avec des "fins exclusivement électoralistes".
Des propositions de Madrid "absolument irréalisables" selon l'ONG
Face au refus de Rome d'accueillir ces migrants, Madrid avait proposé dimanche un débarquement à Algésiras, dans l'extrême sud de l'Espagne. "Absolument irréalisable" selon l'ONG, compte tenu des conditions métérologiques et de la distance entre le port et son lieu de stationnement actuel à proximité de Lampedusa. Madrid a alors proposé un débarquement aux Baléares.
L'Open Arms a jugé lundi cette "décision totalement incompréhensible". "Alors que notre bateau est à 800 m des côtes de Lampedusa, les Etats européens demandent à une petite ONG comme la nôtre de faire face (...) à trois jours de navigation dans des conditions climatiques hostiles", a justifié l'ONG. Son fondateur, Oscar Camps, a suggéré dans une interview l'envoi d'un bateau par Madrid ou le transfert par avion des migrants jusqu'à l'Espagne.
Des évacuations autorisées au compte-gouttes pour les urgences
Lundi soir, la porte-parole de l'organisation rapporté que "l'évacuation vers Lampedusa de huit personnes nécessitant une assistante urgente" venait d'être autorisée par les gardes-côtes italiens. Ces migrants souffraient de blessures ou d'infections et "pour la majorité, de stress post-traumatique générant des crises de panique ou d'anxiété", a-t-elle précisé.
Un accord entre pays européens prévoit de répartir immédiatement après leur débarquement ces migrants entre la France, l'Allemagne, le Luxembourg, le Portugal, la Roumanie et l'Espagne. Matteo Salvini, qui fait face à une crise politique d'ampleur, refuse cependant l'accostage du navire sur la côte italienne. Le leader de la Ligue a accepté samedi, à contrecoeur, le débarquement de 27 mineurs non accompagnés.
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