Paris : 398 personnes dormant à la rue boulevard de la Villette "mises à l'abri"

La préfecture de police de Paris indique que 398 personnes dormant à la rue boulevard de la Villette ont été "mises à l'abri" ce mardi. Elle a aussi pris un arrêté pour interdire les distributions alimentaires "dans un secteur délimité des 10e et 19e arrondissements".
Article rédigé par franceinfo
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Un campement, boulevard de la Villette, à Paris le 28 octobre 2016. (LP/OLIVIER ARANDEL / MAXPPP)

398 personnes dormant à la rue au niveau du boulevard de la Villette, à Paris, ont été "mises à l'abri" mardi 10 octobre, ont annoncé le préfet de la région Île-de-France et la préfecture de police de Paris dans un communiqué.

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101 d’entre elles ont été prises en charge et orientées vers des structures d’accueil temporaires en région (hors Île-de-France) et 297 autres personnes en Île de-France. Les personnes concernées sont 11 personnes en famille et 387 hommes isolés.

"Les personnes présentes sur ce campement sont majoritairement originaires d’Afghanistan, qui empruntent la route migratoire terrestre via la Turquie, et dans de moindre proportion de la région de la corne de l’Afrique", précise la préfecture de police. 5 092 personnes ont été "mises à l’abri" depuis le début de l’année 2023, avance aussi la préfecture de police.

Des distributions alimentaires interdites

Par ailleurs, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a pris lundi 9 octobre un arrêté visant à interdire les distributions alimentaires "dans un secteur délimité des 10e et 19e arrondissements" de Paris, du mardi 10 octobre au vendredi 10 novembre 2023 inclus. Le secteur délimité est le suivant : la place du Colonel Fabien en totalité ; la rue Louis-Blanc ; la rue de Château-Landon ; le boulevard de la Villette dans sa totalité ; l'avenue de Flandre jusqu'au passage de Flandre ; la passerelle de la Moselle ; la rue de la Moselle ; le passage de la Moselle ; et de la rue de Meaux jusqu’à la place du Colonel Fabien.

Cet arrêté préfectoral met en avant des "nuisances récurrentes occasionnées dans un secteur géographique autour du boulevard de la Villette à Paris incluant les abords de Stalingrad et du métro Jaurès notamment, du fait d’attroupements de personnes marginalisées, générées par des distributions alimentaires organisées de manière récurrente". Selon le préfet de police, "ces attroupements conduisent les personnes à se masser en bordure de voirie ou sur la route, créant un danger pour elles-mêmes et autrui".

Il explique également dans cet arrêté que "des atteintes à la salubrité sont régulièrement constatées par les riverains" et ajoute que ces distributions alimentaires "effectuées devant ou à proximité d’établissements recevant du public contribuent à occasionner des échauffourées avec les clients souhaitant accéder à ces établissements". La préfecture de police de Paris estime que "la distribution de denrées alimentaires à des personnes marginalisées n’exclut pas qu’elle doive être conciliée avec les autres composantes de l’ordre public".

Des signalements de riverains

Le préfet de police apporte une autre justification : "Ces distributions alimentaires engendrent, par leur caractère récurrent, une augmentation de la population bénéficiaire de ces opérations et qu’elles contribuent, en corollaire, à stimuler la formation de campements dans le secteur du Boulevard de la Villette, où se retrouvent des migrants, des personnes droguées et des sans-domicile fixe (...) Les services de police ont reçu de multiples signalements de riverains faisant étant de troubles à l’ordre public et de nuisances liés à ces distributions alimentaires".

La préfecture de police souligne que "les services de police ont procédé à de multiples opérations d’évacuation et de mise à l’abri dans ce secteur ces derniers mois". Ainsi, 253 migrants ont été évacués le 26 juin dernier, "242 personnes étaient prises en charge" le 3 août dernier, il évoque également deux opérations en septembre qui ont concerné 703 personnes. "Le nombre de ces opérations dans un intervalle rapproché et le nombre des personnes concernées soulignent que le secteur est un point de fixation pour de tels campements", explique le préfet de police dans son arrêté.

Enfin, il note que "d’autres services de restauration solidaire, d’épicerie sociale et de colis alimentaires à l’attention des personnes en situation de précarité demeurent disponibles dans le 19ème arrondissement".

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