Rapport de l'ONU sur les réfugiés : "La France est capable d'accueillir dignement ces personnes", selon la députée européenne Karima Delli
Le monde comptait fin 2018, 70,8 millions de déplacés à cause des guerres ou persécutions, selon le rapport annuel du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés publié ce mercredi 19 juin. C'est un nouveau record.
Le rapport annuel du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés publié ce mercredi, établit un nouveau record avec plus de 70 millions de déplacés à cause des guerres ou des persécutions. Pour Karima Delli, députée européenne EELV et présidente de la Commission des transports du Parlement européen, l'Europe doit accueillir au mieux ces personnes : "Nous avons une obligation car ces réfugiés ont des droits et là on est en complète violation du droit international. L'Europe doit absolument arrêter de s’ériger en forteresse."
Une posture compliquée à tenir pour beaucoup de pays européens, selon François Gemenne, chercheur en science politique à l'université de Liège (CEDEM) et enseignant à Sciences Po Paris : "Il y a une vraie faillite de courage politique aujourd'hui, c'est-à-dire que les gouvernements démocrates n'osent plus du tout s'aventurer sur la question de l'asile et des migrations et n'osent plus du tout porter des propositions fortes de peur d'en payer le poids électoral. Résultat, ils ouvrent un boulevard aux nationalistes et aux extrémistes."
Karima Delli, elle, estime que les pays doivent prendre les devants sur ces questions migratoires, indépendamment de l'Union européenne : "N’attendons pas que l’Europe prenne des mesures, la France est capable d’accueillir dignement ces personnes. Il faut revoir tout le dispositif d’accueil, en termes de logement, d’accompagnement, d’éducation, etc. Il faut arrêter les discours, les pratiques, toutes les politiques qui dénigrent et qui déshumanisent. La France doit comprendre qu'il est grand temps d'agir. Levons la tête, la France est un grand pays, il est grand temps qu’elle retrouve cet honneur".
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