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Grèce : un gigantesque incendie ravage le camp de migrants de Moria, à Lesbos

Entre 3 000 et 4 000 personnes ont dû fuir dans les champs pour échapper aux flammes. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des réfugiés et migrants devant les portes closes du camp de Moria, sur l'île grecque de Lesbos, lundi 19 septembre 2016.  (INTIME INTIME / REUTERS)

Un gigantesque incendie a ravagé, lundi 19 septembre, le camp de réfugiés et de migrants de Moria, sur l'île grecque de Lesbos. Selon une source policière locale, entre 3 000 et 4 000 personnes ont dû fuir dans les champs alentour pour échapper aux flammes. 

Si aucune victime n'a été rapportée en début de nuit, le feu a "presque entièrement détruit" les tentes dans le camp et les conteneurs servant d'hébergement ou de bureaux ont été endommagés. Environ 150 mineurs qui y étaient hébergés ont été évacués vers un camp réservé aux enfants.

La police locale a indiqué n'avoir "aucun doute" sur le fait que l'incendie avait été allumé volontairement par des migrants.

Des bagarres compliquent l'intervention des pompiers

Les incidents sont fréquents dans ce camp alors que sont entassés à Lesbos, et notamment à Moria, 5 650 réfugiés et migrants, pour 3 500 places d'hébergement. Deux incendies s'étaient d'ailleurs déclarés dans les champs d'oliviers près de Moria et avaient été maîtrisés, avant que n'éclate celui de la soirée à l'intérieur même du camp.

La plupart de migrants qui y vivent sont bloqués là depuis l'entrée en vigueur de l'accord entre l'Union européenne et la Turquie, le 20 mars, prévoyant le renvoi systématique en Turquie des migrants arrivés depuis cette date. Or, la grande majorité ont demandé l'asile en Grèce et doivent attendre sur l'île l'issue de leur démarche, ce qui peut prendre des mois. Seules 502 personnes ont été renvoyées en Turquie au terme de cet accord depuis le 20 mars.

Une rumeur selon laquelle les retours vers la Turquie allaient brutalement s'intensifier serait à l'origine de violences dans la journée dans le camp, selon l'agence de presse grecque ANA, et les pompiers ont donc eu du mal à intervenir en raison de bagarres ayant éclaté dans le camp entre groupes rivaux de nationalités différentes. 

Neufs migrants interpellés 

Neuf résidents du camp ont été arrêtés après l'incendie, a appris l'AFP mardi matin de source policière. Ces neuf migrants, des Afghans, Irakiens, un Sénégalais, un Syrien et un Camerounais, sont soupçonnés d'être à l'origine des affrontements qui ont éclaté dans la soirée à Moria, d'abord entre Afghans et Africains, conduisant à l'incendie des installations, a ajouté cette source.

Les autorités grecques s'emploient mardi matin à reprendre le contrôle de la situation, envoyant notamment sur place des renforts de 40 policiers anti-émeute. 

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