"Ocean Viking" : "Il ne faudrait pas que ça se reproduise", l'arrivée des réfugiés près de Hyères dérange certains habitants
Une partie des 230 réfugiés de l'Ocean Viking a été rapatriée dans un centre de vacances sur la presqu'île de Giens dans le Var. Ils entament les démarches de demandes d'asile auprès des autorités françaises.
Les demandes d'asile à l'Ofpra (l'Office français de la protection des réfugiés et des apatrides) commencent samedi 12 novembre pour les 230 passagers de l'Ocean Viking. Après leur débarquement dans la base navale de Toulon vendredi, ils ont regagné la "zone d'attente" dans la base de loisirs de la presqu'île de Giens à Hyères.
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Le complexe de loisirs où sont hébergés les rescapés de l'Ocean Viking se trouve à 11 kilomètres du centre historique de Hyères, un lieu isolé du reste de la ville et pourtant ces nouveaux voisins dérangent. "La ville n'est pas faite pour ça. Ce sont des centres de vacances, estime un habitant de Hyères, Il ne faudrait pas que ça se reproduise." "Que vont-ils faire après ? s'interroge une riveraine, Ce n'est pas tout d'accueillir mais que vont-ils devenir ?"
Deuxième réquisition du centre pour accueillir des réfugiés
Pourtant ce n'est pas la première fois que les autorités réquisitionnent ce centre de vacances EDF. L'hiver dernier des familles ukrainiennes y avaient trouvé refuge. Cela fait maintenant deux jurisprudences qui interrogent le maire Les Républicains de Hyères, Jean-Pierre Giran. "Je souhaite dans tous les cas que l'effort qui est fait soit partagé entre les ports de la Méditerranée, prévient-il, Dans une ville aussi touristique, nous n'avons pas vocation, à avoir une image qui peut être altérée." Le maire n'a aucune voix au chapitre dans l'accueil des rescapés de l'Ocean Viking car tout est géré par l'État. Le centre de Giens n'est même plus sur le territoire de Hyères puisqu'il est devenu une zone internationale.
Ce hotspot ne satisfait pas non plus l'Anafé (l'Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers) présente sur place. "Les autorités françaises ont décidé de passer pas la voie de la zone d'attente, déplore Alex Moreau, président de l'Anafé, c'est-à-dire d'enfermer les personnes au moment de leur débarquement pour instruire leur demande d'admission au titre de l'asile." Les entretiens avec les services du ministère de l'Intérieur ont commencé samedi.
"Les autorités auraient pu faire le choix de laisser passer les personnes, de les prendre en charge par un hébergement sur le territoire , pour qu'elles se reposent (...) après l'enfer qu'elles ont traversé dans la Méditerranée".
Alex Moreau, président de l'Anaféà franceinfo
Sur les 230 migrants de l'Ocean Viking, 44 mineurs isolés ont été pris en charge par les services du département du Var et logés à l'hôtel avant de pouvoir, peut-être, être accueillis dans les départements voisins.
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