Navires de guerre : Moscou lance un appel d’offres pour un marché que Sarkozy pensait acquis
C’était le 23 juillet dernier. Aux 2.300 salariés des ex-Chantiers de l’Atlantique, durement frappés par le chômage technique depuis un an, Nicolas Sarkozy annonçait en personne la construction prochaine de plusieurs navires de guerre pour la Russie.
_ "Le contrat, on est en train de le négocier, mais la décision de le faire, elle, est certaine (…) aujourd’hui, vous avez trois à cinq bateaux en perspective. On a connu pire", se félicitait le chef de l’Etat lire notre article).
Moins d’un mois plus tard : retournement de situation. La Russie lance un appel d’offres international pour deux porte-hélicoptères et porte-chars de la classe du français Mistral, rompant les "négociations exclusives" entre nos deux pays. Le ministre russe de la Défense précise toutefois que la France pourra se positionner sur cet appel d’offres, dont les résultats seront rendus publics à la fin de l’année.
Pressions sur Paris
Aux yeux de certains observateurs, la décision de Moscou serait surtout un moyen de faire pression sur Paris sur les conditions du contrat. Le marché porterait sur quatre à cinq navires au total, et la Russie voudrait en construire certains dans ses propres chantiers. Les Russes exigent donc un transfert de technologie, faute de quoi le marché n’aboutira pas.
L’annonce par la Russie de son intention de commander à la France des bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral (un navire de 200 m capable d’emporter des hélicoptères, des chars et 900 hommes pour des interventions rapides) avait par ailleurs suscité l’inquiétude des pays baltes et de la Géorgie, et les critiques des Etats-Unis. Cette perspective serait en effet la première transaction de ce type entre un pays de l’Otan et la Russie.
Gilles Halais, avec agences
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