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Nicolas Sarkozy chez le pape, à la recherche du pardon des catholiques

C'est la troisième rencontre entre Benoit XVI et Nicolas Sarkozy, depuis son élection. Le chef de l'Etat se rend ce matin au Vatican, pour une visite qui a une signification politique forte : renouer avec l'électorat catholique, traditionnellement à droite, qui apprécie peu le virage sécuritaire du gouvernement, et plus particulièrement les mesures à l'encontre des Roms.
Article rédigé par franceinfo
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Cette fois, pas question de venir au Vatican accompagné par l'humoriste Jean-Marie Bigard, comme ce fut le cas en 2007. La délégation française sera aujourd'hui beaucoup plus consensuelle : aux côtés de Nicolas Sarkozy, l'ancien directeur du quotidien catholique La Croix Bruno Frappat, le journaliste Patrick Buisson ou encore les écrivains Alix de Saint-André et Denis
Tillinac.

L'itinéraire de la visite sera lui aussi des plus balisés : Nicolas Sarkozy rencontrera Benoit XVI à 11h, puis se rendra à la basilique Saint-Pierre pour un "temps de recueillement", assistera à la "prière pour la France'', lue par le cardinal français Jean-Louis Tauran avant un déjeuner à l'ambassade de France.

Enrayer le "désamour" entre le président et les catholiques

Il faut dire que Nicolas Sarkozy est aujourd'hui en mission : calmer les tensions avec l'Eglise catholique et enrayer le "désamour" - selon les mots de l'ancienne ministre Christine Boutin - entre lui et les catholiques français.

La visite avait été demandée il y a un mois, en pleine polémique sur les expulsions de Roms. Des évêques français avaient alors vertement critiqué la politique du gouvernement. Et l'intervention du pape appelant fin août - en français - à "accueillir les légitimes diversités humaines" avait été vue par beaucoup comme une condamnation de la situation en France.

Sarkozy multiplie les signes d'apaisement

Cette polémique avait contribué à éroder le soutien des catholiques à Nicolas Sarkozy. "En un an, on est passé de 62-63% de soutien dans cet
électorat à 50% , note Jérôme
Fourquet, directeur adjoint du département opinion de l'Ifop. Un mécontent sur deux pour une population très
à droite, ce n'est pas rien".

Au plus bas dans les sondages, Nicolas Sarkozy se devait de
réagir pour ne pas s'aliéner davantage un électorat catholique
qui avait majoritairement voté pour lui en 2007. Avant la visite au Vatican, il a d'ailleurs multiplié les signes envers cet électorat, notamment en célébrant "l'héritage chrétien" de la
France à la basilique de Vézelay.

Cela va-t-il suffire ? Non, estime Jérôme
Fourquet. "on peut s'interroger sur l'impact
immédiat d'une simple visite au Vatican" estime l'analyste. "C'est sur
un projet de société que les catholiques se détermineront."

Céline Asselot avec agences

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