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Percée des séparatistes flamands aux municipales : la Belgique s'effrite

Prise symbolique des séparatistes flamands aux municipales de dimanche en Belgique : le leader de la N-VA, Bart De Wever, est bien parti pour devenir bourgmestre d'Anvers. Un coup dur alors que la Belgique repose sur un fragile équilibre depuis la fin, en décembre 2011, de la plus longue crise politique de son histoire.
Article rédigé par Gilles Halais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Yves Herman Reuters)

 

Bastion socialiste depuis 1945 - à
l'exception d'une parenthèse de six semaines en 1976-, Anvers a basculé dimanche dans l'escarcelle des séparatistes de la N-VA (Nouvelle Alliance flamande). Après le dépouillement de la quasi-totalité des bureaux, leur liste était créditée de 37,7% des voix, contre 28,6% à celle du sortant. Et le parti arrive ausssi en tête dans quatre des 12 plus grandes villes de Flandre. 

"C'est un dimanche jaune et noir !" s'est rejoui Bart De Wever

Si ces résultats se confirment, le
leader de la N-VA, Bart De Wever, deviendra le bourgmestre (maire) de la plus
grande ville de la région néerlandophone. "C'est un dimanche jaune et noir ! ", s'est réjoui d'avance De Wever (allusion aux couleurs du drapeau flamand). Le bourgmestre sortant, le socialiste Patrick Janssens, lui a d'ores et déjà
reconnu sa défaite.

Le fragile équilibre sur lequel repose la Belgique menacé ?

Certes, elle ne débouchera pas sur
l'éclatement de la Belgique, mais la poussée des séparatistes à ces municipales
en Flandre risque bien d'avoir des répercussions à l'échelon national. Bart De
Wever a lancé un appel à Elio Di Rupo pour qu'il négocie avec lui une
nouvelle réforme de l'État ouvrant la voie à une confédération.

Cette réforme "réforme
confédérale" proposée par le leader de la N-Va irait bien plus loin que les transferts de compétences vers
les régions qui figurent au programme de l'exécutif actuel. "Ce gouvernement qui ne fait que
taxer, qui n'est pas soutenu par une majorité de Flamands, c'est inacceptable,
cela doit cesser", a-t-il asséné.

Elio Di Rupo botte en touche

Dimanche soir, le Premier ministre a botté en touche, en faisant valoir qu'il lui restait deux ans pour réformer le pays, tant pour mettre en place une plus large autonomie régionale que sur le plan économique.

Même si des alliances entre les
partis traditionnels (libéraux, chrétiens-démocrates, socialistes et écologistes)
devraient maintenir la N-VA à l'écart du pouvoir dans de nombreuses communes, les résultats de ces municipales
ébranlent le fragile équilibre sur lequel repose la Belgique depuis la fin, en
décembre 2011, de la plus longue crise politique de son histoire. Les
prochaines législatives sont prévues dans deux ans, en 2014 : la date fait figure de "moment de vérité" pour le pays.

  

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