République tchèque : sous la pression de la rue, le Premier ministre regrette son passé communiste
Andrej Babis est vivement contesté et quelque 250 000 personnes ont manifesté, samedi, à Prague, pour réclamer sa démission.
Le Premier ministre milliardaire tchèque, Andrej Babis, fragilisé par des accusations de corruption, a battu sa coulpe, dimanche 17 novembre, en regrettant d'avoir adhéré dans le passé au Parti communiste. "Je ne suis pas fier de cela", a-t-il déclaré lors de cérémonies à Prague célébrant le trentième anniversaire de la Révolution de velours qui a renversé le communisme en Tchécoslovaquie.
"Je n'ai pas été aussi courageux et engagé que Vaclav Havel", a-t-il reconnu, rappelant le souvenir du dramaturge dissident anticommuniste, devenu ensuite président tchèque. "Je suis là aujourd'hui, comme Premier ministre élu lors d'un scrutin libre et démocratique. Je souhaite donc, au moins maintenant, exprimer ma gratitude et mon humilité", a-t-il ajouté, remerciant ceux qui étaient à l'origine des manifestations de 1989.
Une mobilisation inédite depuis trente ans
Le Premier ministre est vivement contesté et quelque 250 000 personnes ont manifesté, samedi, à Prague, pour réclamer sa démission. Une mobilisation de la même ampleur, inédite depuis la Révolution de velours, avait déjà eu lieu en juin.
Le vendredi 17 novembre 1989, la police tchécoslovaque avait dispersé brutalement une marche d'étudiants, ce qui avait déclenché leur grève le lendemain, et la création d'un mouvement d'opposition qui avait négocié l'abandon du pouvoir par le Parti communiste. A la fin de décembre 1989, Vaclav Havel, alors chef de l'opposition, avait été élu président de la Tchécoslovaquie. Le pays s'est ensuite divisé pacifiquement en République tchèque et en Slovaquie en 1993.
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