Cet article date de plus d'onze ans.

Suisse : référendum sur la limitation des "rémunérations abusives" des grands patrons

Les Suisses sont appelés à voter ce dimanche, pour ou contre la limitation des "rémunérations abusives" des dirigeants d'entreprises dans le pays. C'est une pétition signée par 100.000 citoyens qui a permis d'ouvrir la voie à une votation.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Ruben Sprich Reuters)

La Suisse, pays plus souvent pointé du doigt pour ses conditions fiscales très avantageuses, pourrait mettre un frein aux rémunérations de certains grands patrons, jugées indécentes par une partie de la population.

L'initiative, lancée par Thomas Minder, dirigeant d'une PME familiale, a recueilli 100.000 signatures inscrites au bas d'une pétition. Selon le droit suisse, cela ouvre automatiquement la voie à une votation, référendum prisé par les Suisses. Mais la route n'a pas été facile : il a fallu six ans pour que cette votation soit organisée !

Un scrutin qui s'annonce serré

Particularité de cette votation : elle rassemble des personnalités de la droite, y compris nationaliste, comme de la gauche suisses. Mais, dans un pays où l'immense majorité des referendums sont rejetés par les citoyens, le texte est loin d'être adopté.

La campagne, très dure, s'est nourrie des exemples de ces dernières années, qui ont vu de grands patrons être grassement rémunérés, ou quitter leur entreprise avec de confortables parachutes dorés. Dernier exemple en date, celui de Daniel Vasella, qui avait prévu de quitter son groupe Novertis avec une somme de 60 millions d'euros. Sous la pression, il a dû renoncer.

Un texte très strict

Et les porteurs du texte n'ont pas fait les choses à moitié. S'il est adopté, ce seront désormais les actionnaires qui décideront des salaires des grands patrons. La plupart des primes, d'arrivée ou de départ, seront proscrites. Et attention, les contrevenants s'exposent carrément à des peines de prison.

A noter toutefois que seuls les dirigeants d'entreprises cotées en Bourse sont visés par ces mesures.

Comme le veut l'adage, c'est du 50/50, malgré l'opposition farouche du gouvernement et du Parlement, soutenu par certains syndicats qui estiment qu'un tel texte fait peser des menaces sur l'emploi. Les opposants ont déjà prévenu que la Suisse, si elle disait oui à l'initiative Minder, se doterait de l'un des droits de la société anonyme le plus rigide au monde.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.