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Tchernobyl, 31 ans après la catastrophe : l'impossible bilan sanitaire

Des rassemblements anti-nucléaire ont lieu ce mercredi dans plusieurs villes de France, à l'appel du réseau Sortir du nucléaire. 31 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, des chercheurs assurent qu'il y a toujours des sources de contamination dans la zone irradiée.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un homme mesure les radiations dans la zone d'exclusion de Tchernobyl en Biélorussie. (VIKTOR TOLOCHKO / RIA NOVOSTI)

Le réseau Sortir du nucléaire espère encore peser dans l'élection présidentielle. À 11 jour du second tour du scrutin et à l'occasion des 31 ans de la catastrophe de Tchernobyl, l'association organise mercredi 26 avril plus d’une dizaine de rassemblements pour réclamer aux candidats Emmanuel Macron et Marine Le Pen la sortie de l’atome. Des mobilisations sont ainsi prévues à Paris, Lyon, Tours et Chinon mais aussi à Genève, en Suisse, où se trouve le siège de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Au-delà du fait que la pollution nucléaire reste importante, les experts considèrent qu’il est toujours impossible de faire un bilan sanitaire complet de Tchernobyl. Même 31 ans après l'explosion du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, le césium craché par ce réacteur n’a perdu que la moitié de sa force. Il continue donc à contaminer les terres de nombreux villages de Biélorussie, ce pays voisin de l'Ukraine qui a subi les plus graves retombées radioactives après la catastrophe.

Des soupes aux champignons irradiés

Chaque année, l’institut Belrad fait des mesures auprès de 20 000 enfants biélorusses dans leurs écoles. Yves Lenoir, le président de l’association Enfants Tchernobyl Bélarus qui soutient cet institut, constate encore des cas critiques dans le pays. "Compte tenu de la contamination des pâturages, on n'a pas réussi à éliminer la contamination du lait dans la production laitière", indique Yves Lenoir qui affirme qu'il y a "d'autres sources de contamination plus accidentelles", comme "la consommation de champignons". Alors qu'en France, ces champignons seraient considérés comme "des déchets atomiques à stocker dans des alvéoles bétonnées", en Biélorussie "les paysans dont de la soupe avec", dit-il.

Pourtant, depuis 2006, le bilan officiel validé par l’ONU estime que la catastrophe n’a fait que 50 morts parmi les pompiers et les liquidateurs. Des conclusions qui mettent "en colère" Yves Lenoir.

Les hommes politiques de nos pays invoquent ce rapport pour dire que Tchernobyl n'a pas eu de conséquences. Alors qu'ils savent très bien que ce rapport est un maquillage absolument éhonté de la réalité.

Yves Lenoir, président de Enfants Tchernobyl Bélarus

à franceinfo

Pour beaucoup de chercheurs, Tchernobyl n’a pas seulement provoqué des cancers de la thyroïde mais aussi des problèmes cardiaques, du diabète, des cataractes, des troubles gastriques ou du système hormonal. Ces chercheurs espèrent, un jour, parvenir à le prouver.

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