Un 1er mai placé sous le signe de la rigueur en Europe
Climat de grogne sociale en Espagne, où le chômage bat des records avec 24,4% de demandeurs d’emploi. Quelque 100.000 manifestants ont investi les rues de quatre-vingts villes de la péninsule ibérique. A Madrid, ils étaient des milliers à revendiquer leurs droits dans la rue, à la veille d’une réunion de la Banque centrale européenne à Barcelone.
Lutter pour l'emploi et contre l'appauvrissement du pays était également le fil conducteur des manifestations au Portugal pour cette fête du Travail, en pleine négociation du plan d'aide financière demandé par Lisbonne à l'Union Européenne et au Fonds monétaire internationaI.
Les deux principales centrales syndicales portugaises ont défilé séparément. La CGTP, proche des communistes, et l’UGT, proche des socialistes, sont divisées sur la question de la réforme du code du Travail acceptée uniquement par la dernière. La cure de rigueur a fait reculer le PIB de plus de 3% alors que le taux de chômage dépasse déjà les 15%.
Dans l’attente des législatives anticipées le 6 mai, Athènes a vécu au son des revendications des milliers de Grecs opposés aux coupes budgétaires qui paupérisent la population. Parallèlement, un mouvement de grève affectait les bus, les trains et le métro de la capitale ; ainsi que les transports maritimes, les administrations et les hôpitaux.
Dans le secteur privé, rien qu’en 2011, les salaires ont chuté de 25% et le taux de chômage a grimpé à 21%.
Les Belges qui scrutent la présidentielle française ont, eux, défilé à Gand, en Flandres, ou à Namur, en Wallonie. Le Premier ministre socialiste Elio di Rupo a dénoncé les «gesticulations d'une droite complètement aux abois» et s'en est pris à ceux qui opposent le «vrai travail» à l'assistanat, comme l'ont fait en Belgique le président du Mouvement Réformateur (libéraux de centre droit), Charles Michel, ou en France le président sortant UMP, Nicolas Sarkozy.
En Italie, où le taux de chômage frôle les 10% - 36% chez les 15-24 ans -, le pays s’enfonce dans la récession. Et le projet de réforme du marché du travail fraîchement adopté n’a pas empêché les manifestations, notamment à Rome, où plusieurs milliers de jeunes étaient venus demander au gouvernement de l’aide face à la crise. Ils ont ensuite participé, comme chaque année depuis 1990, à un grand concert place San Giovanni.
A Bucarest, où des indignés ont demandé la démission du gouvernement roumain, et dans d'autres capitales européennes, des milliers de personnes se sont retrouvées pour célébrer le travail.
Et ailleurs...
A Istanbul, des dizaines de milliers de Turcs ont convergé vers la place Taksim. Des incidents ont émaillé le défilé. Plusieurs succursales de banques et de magasins dans le quartier stambouliote de Mecidiyeköy ont été saccagées. A Tunceli, province majoritairement kurde, des heurts ont également eu lieu.
A moins d’une semaine de l’investiture de Vladimir Poutine comme nouveau chef de l’Etat, le 1er mai a pris une tournure politique à Moscou où le défilé rassemblait de nombreux pro-Poutine. Autre lieu, autre attitude. A Saint-Pétersbourg, la police russe a arrêté plusieurs militants homosexuels qui participaient à la Marche démocratique organisée par plusieurs mouvements de l'opposition.
Ambiances russes
Euronews, le 1er mai 2012
Dans le monde, comme à Tunis, La Havane, Caracas, Los Angeles, New York (lien en anglais) ou Seoul… les rassemblements se sont succédés en cette fête du travail.
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