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Trois personnes arrêtées dans une enquête sur la banque du Vatican

Parmi eux figurent un comptable de l'établissement et un membre des services secrets italiens. Ils sont soupçonnés de fraude et de corruption.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Les bâtiments de l'Institut pour les œuvres de religion (IOR), la banque du Vatican, le 18 février 2012. (GABRIEL BOUYS / AFP)

Elles sont soupçonnées de fraude et de corruption. Trois personnes ont été arrêtées, vendredi 28 juin, dans le cadre d'une enquête de la justice italienne sur l'Institut pour les œuvres de religion (IOR), la banque du Vatican. Il s'agit d'un comptable au sein de cette administration financière du Saint-Siège, d'un membre des services secrets italiens et d'un intermédiaire financier.

En mars 2012, l'Institut, qui gère environ 7 milliards d'euros, a été placé par les Etats-Unis sur sa liste des Etats vulnérables au blanchiment d'argent. Francetv info revient sur cette enquête.

Quel est le rôle de l'Institut pour les œuvres de religion ?

Le IOR gère 19 000 comptes appartenant en majorité au clergé catholique, soit environ 7 milliards d'euros. Il s'agit donc aussi bien des comptes de la sœur philippine qui fait ses études à Rome, que des évêques et cardinaux ou de certains diplomates, ainsi que des transferts d'argent des congrégations religieuses.

Le nouveau président du IOR, l'Allemand Ernst von Freyberg, nommé quelques jours avant la démission de l'ancien pape Benoît XVI, a entrepris de faire vérifier un par un les comptes de l'IOR par l'agence américaine de consultants financiers Promontory. De son côté, le pape François a créé une commission spéciale pour contrôler les activités de l'IOR.

Que reproche-t-on aux trois personnes interpellées ?

L'arrestation des trois hommes a été faite dans le cadre d'une vaste enquête lancée par la justice italienne en septembre 2010 qui visait le président de l'IOR, Ettore Gotti Tedeschi, et le directeur général de l'époque, Paolo Cipriani, pour violation de la législation contre le blanchiment d'argent. Des dizaines de millions d'euros ont été bloqués dans le cadre de cette enquête qui a conduit, entre autres, au limogeage de la direction du IOR.

Au fil des ans, des scandales retentissants ont entaché la réputation de l'IOR, des milieux criminels ayant profité de l'anonymat ou de prête-noms pour y blanchir leurs fonds.

L'agence de presse Ansa indique que le volet de l'enquête qui concerne les trois interpellés porte sur le rapatriement en Italie de 20 millions d'euros en espèces depuis la Suisse. Ces 20 millions appartiendraient à des amis du comptable de la banque du Vatican arrêté, monseigneur Scarano. Le fonctionnaire du contre-espionnage italien arrêté se serait engagé à faire rentrer l'argent en Italie à bord d'un avion privé, moyennant une récompense de 400 000 euros, selon la même source.

Monseigneur Scarano est accusé d'avoir détourné 600 000 euros en liquide d'un compte de la banque du Vatican, par petites sommes, 10 000 euros généralement. Elles ont été reversées à des proches en échange de chèques. Nunzio Scarano aurait ensuite encaissé ces chèques sur un compte ouvert dans une banque italienne afin de rembourser un crédit immobilier.

Le comptable avait déjà été suspendu de ses fonctions, après sa mise en examen dans une autre affaire pour blanchiment d'argent par le parquet de Salerne, dans le sud de l'Italie.

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