Un plan pour que l'Europe communique mieux avec ses citoyens
La leçon des dernières élections européennes est évidente. Avec près de 130 eurodéputés eurosceptiques ou d’extrême droite, un taux d’abstention énorme même s’il a peu augmenté, l’Europe ne fait pas recette. Et plus particulièrement en temps de crise. Une Europe qui apparait lointaine, technocratique, peu transparente, pour tout dire peu démocratique. Ce qui laisse libre cours à tous les fantasmes, toutes les approximations, tous les mensonges. Le constat de Christophe Rouillon est sévère. Il n’est pas faux. Alors pour relancer la mécanique démocratique, il faut inventer une autre communication, plus décentralisée, une communication européenne de terrain.
Des Commissaires européens qui se déplaceraient systématiquement sur le terrain, avec chaque région européenne visitée au moins une fois par an, un budget communication décentralisé avec 20% des sommes allouées au niveau national et local, pour financer les centres d’informations ou les maisons de l’Europe en France. Les idées ne manquent pas. Et c’est cette notion de local, de territoires qui semblent originale. Ainsi Christophe Rouillon propose des Dialogues citoyens sur l’Europe, mais pas sous forme de grands messes, et un réseau de 5000 municipalités « amies de l’Europe ». Avec au bout du bout, la conviction que c’est un récit de l’Europe qu’il faut imaginer, entre valeurs historiques, démocratiques et résultats concrets sur le terrain.
Demeurent deux inconnues. Les politiques européens et la technocratie européenne accepteront ils d’abandonner une parcelle de leur pouvoir dans ce domaine clef de la communication, et l’Europe elle-même est-elle encore suffisamment attractive pour susciter envie et respect ? Car le fond du problème est là. La plus jolie fille du monde ne peut donner que ce qu’elle possède…
Et toute la com du monde ne changera rien à cet état de fait.
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