Accident de train en Espagne : au moins 78 morts, la vitesse en cause
Treize wagons d'un train à grande vitesse ont déraillé à l'entrée de la gare de Saint-Jacques-de-Compostelle mercredi.
Le bilan ne cesse de s'alourdir. Près de 80 personnes ont trouvé la mort dans le déraillement d'un train à l'entrée de la gare de Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne), mercredi 24 juillet. Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, natif de Saint-Jacques-de-Compostelle, est arrivé sur place jeudi matin. Il a décrété trois jours de deuil en Espagne. Le président du gouvernement régional de Galice a quant à lui annoncé sept jours de deuil dans la région.
Francetv info revient sur l'une des plus graves catastrophes ferroviaires jamais survenues en Espagne.
Le bilan : au moins 78 morts et 143 blessés
Le train Alvia (à grande vitesse) circulait entre Madrid et Ferrol, à l'extrême nord-ouest du pays. Il a déraillé à 4 km de la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle, vers 20h40. Tous les wagons se sont renversés, selon El Pais (en espagnol). Les images terribles diffusées sur le site espagnol La Voz de Galicia (attention, certaines peuvent choquer) montrent la violence de l'accident. Un wagon a carrément été projeté par-dessus deux autres.
Sur les 222 personnes à bord, au moins 78 ont été tuées, selon un nouveau bilan. Les secouristes ont retrouvé 73 corps dans les décombres du train et cinq autres personnes sont mortes à l'hôpital. Selon le tribunal régional de Galice, 143 personnes sont blessées. Un journaliste d'Europe 1 indique sur Twitter que les deux conducteurs du train sont vivants et qu'il n'y a plus de victimes dans les wagons accidentés.
Cet accident ferroviaire est l'un des plus meurtriers jamais survenus en Espagne. En 1944, une collision entre une locomotive et un train qui se rendait lui aussi de Madrid en Galice avait fait des centaines de morts. En 1972, 77 personnes avaient été tuées dans le déraillement d'un train reliant Cadix à Séville, en Andalousie.
Les causes de l'accident : la vitesse pointée du doigt
Même si les causes de l'accident ne sont pas encore officiellement connues, l'enquête semble s'orienter vers une erreur humaine. Le train "n'a eu aucun problème opérationnel" et venait de passer une révision technique le matin même, a affirmé jeudi le président de la compagnie ferroviaire publique Renfe.
La presse évoque une vitesse excessive du train. C'est l'hypothèse avancée par le quotidien El Mundo (en espagnol), qui écrit : "La zone de l'accident est une courbe fermée (…). Quand cette section a été ouverte, les techniciens ont qualifié cette courbe de 'difficile'." Le journal El Pais (en espagnol) évoque lui aussi la piste de l'excès de vitesse. Citant des sources proches de l'enquête, le quotidien parle d'un train circulant à 180 km/h en abordant le virage. Ce tronçon de voie à grande vitesse a été mis en service en décembre 2011.
"Nous sommes humains, nous sommes humains", aurait crié l'un des conducteurs dans la radio de transmission entre le train et la station, rapporte El Pais. "Je roule à 190 km/h", aurait-il lancé alors qu'il abordait la dangereuse courbe où s'est produit l'accident. "Une enquête est en cours et nous devons attendre, a déclaré un porte-parole de Renfe. Nous connaîtrons sous peu la vitesse quand nous analyserons les boîtes noires du train."
La solidarité : des files d'attente pour des dons du sang
L'accident s'est produit à la veille de la saint-Jacques, le saint patron des Galiciens, une fête traditionnelle dans cette région, qui débute plusieurs jours avant. Toutes les cérémonies prévues ont été annulées. Beaucoup participaient aux festivités quand ils ont entendu le fracas de l'accident. Ils ont alors accouru, apportant couvertures et bouteilles d'eau aux blessés.
Certains ont mis à disposition leur voiture afin d'évacuer les blessés vers les centres de soin les plus proches. Les autorités ont par ailleurs lancé un appel au don du sang pour aider à transfuser les personnes les plus gravement touchées. Des files d'attente de volontaires se sont formées sur les lieux de l'accident et dans les hôpitaux.
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