Une formation néo-nazie entre au Parlement grec
Ni les conservateurs de la Nouvelle
démocratie, ni les socialistes du Pasok
n'avaient connu une telle débâcle. Les deux partis
pro-austérité et pro-européens grecs perdent leur majorité au Parlement. La gauche
radicale, Syriza, opposée au memorandum d'accord de la Grèce avec les bailleurs de fonds du
pays, réalise en revanche un score historique (16,7%) et devient la deuxième
force politique du pays.
Autre signe de l'ampleur de la colère
populaire, la percée des ultranationalistes de l'Aube dorée (Chryssi Avghi). Crédités de 0,23%
des suffrages aux précédentes élections législatives, fin 2009, ils obtiennent cette
fois-ci près de 7% des suffrages, ce qui leur permet de faire une entrée en
force au Parlement avec une vingtaine de députés.
Créé à la fin des années
70, l'Aube dorée est longtemps
resté considéré comme un groupuscule aux thèses racistes et actions
violentes. Mais en 2010, son chef de file, Nikolaos Mihalikiakos, fait une entrée remarquée
au conseil municipal d'Athènes en y faisant le salut nazi, ce qui vaudra notamment
à son parti l'appellation de formation "néo-nazie".
Anti-immigrés et anti-Europe, l'Aube dorée entend rendre "la Grèce aux Grecs" et de "nettoyer" le pays des immigrés. "Nous allons continuer notre combat pour une Grèce libre, libre des requins de la finance étrangers, une Grèce indépendante et fière, délivrée de l'esclavagisme du plan de sauvetage ", a
martelé Nikolaos Mihalikiakos lors d'une conférence de presse hier soir, promettant une nouvelle fois de "jeter tous les immigrés illégaux dehors. Hors de mon pays, hors de ma maison! ", a-t-il lancé.
Il a également dédié le score historique réalisé par son parti "à tous les jeunes hommes courageux
en t-shirts noirs ". "Ceux qui ont trahi notre patrie devraient
maintenant avoir peur ", a-t-il ajouté.
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