Élections européennes 2024 : comment l'Union européenne s'est mise en ordre de bataille contre la désinformation et les ingérences étrangères

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les tentatives de déstabilisation de l’Union européenne et de ses États membres se multiplient sur les réseaux sociaux notamment.
Article rédigé par Angélique Bouin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le Parlement européen, à Strasbourg, le 22 avril 2024. (JEAN-MARC LOOS / MAXPPP)

À un mois du scrutin européen, l’inquiétude reste vive sur les risques de campagnes de désinformation de la part de Moscou. L'Union européenne impose certes aux plateformes numériques de faire le ménage ou de signaler les fausses informations, mais ces nouvelles règles sont encore mal appliquées. Pour renforcer la vigilance, les institutions européennes ont donc mis en place des outils de veille et de lutte, pour protéger les citoyens.

Le mois dernier, la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, alertait les dirigeants des 27 en marge de leur sommet : "Le Parlement européen va collaborer avec toutes les autorités, tous les États membres, pour être sûrs que ces élections ne soient la cible d’aucune interférence", a-t-elle annoncé. 

Plusieurs scrutins perturbés

Récemment, plusieurs scrutins ont été perturbés par des campagnes de fausses informations, notamment en Slovaquie, explique l’eurodéputée Renaissance Nathalie Loiseau, qui préside la sous-commission sécurité et défense. Un des candidats a été victime de deepfake, ces vidéos, photos ou audios trafiqués. "On lui faisait dire des choses qu'il n'a pas dites", raconte Nathalie Loiseau, qui précise qu'il a perdu. "Et évidemment, il était très pro-Ukraine et anti-Russie."

En Bulgarie, de fausses alertes à la bombe ont visé les bureaux de vote pour dissuader les électeurs. Des attaques attribuées à des réseaux russes, explique Lutz Güllner, le patron du groupe de travail européen anti-désinformation. "Il y a un dénominateur commun dans toutes ces actions : elles sont là pour affaiblir les structures et la confiance dans notre démocratie."

Des formations pour éviter les reprises de fausses informations

Depuis des mois, en marge des sessions parlementaires, des formateurs reçoivent des journalistes et des créateurs de contenus sur Internet pour les mettre en garde, puisque rien n’est pire que la reprise d’une fausse information par un vrai site.

Au niveau européen, beaucoup d’outils ont été déployés, assure Delphine Collard, porte-parole adjointe du Parlement. "On est l'endroit dans le monde où le plus de mesures ont été prises, pour que la personne dans son canapé, pour que les parents avec leurs enfants qui regardent les réseaux sociaux, soient protégés bien mieux que partout ailleurs dans le monde", avance-t-elle, tout en rappelant que c'est "une lutte constante".

"Il faut être conscient du fait que certains essaient de troubler les eaux et de les rendre les plus sales possible."

Delphine Collard, porte-parole adjointe du Parlement européen

à franceinfo

"Mais il faut avoir confiance dans le fait que nos systèmes sont aussi résilients et nos médias aussi." Des médias qui doivent rester pluralistes, indépendants et solides dans chaque État membre, car pour Delphine Collard, ce sont les meilleurs antidotes à la désinformation.

L'UE contre la désinformation et les ingérences étrangères : reportage d'Angélique Bouin

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