Au Parlement européen, une très forte polarisation autour des questions environnementales, relève l'ONG Bloom
De 2,5/20 à l'extrême droite à 19,8/20 chez les écologistes : une étude de l'ONG environnementale Bloom, publiée mercredi 20 mars, qui a noté les votes des députés européens sur les questions environnementales, montre une forte polarisation selon un axe droite-gauche.
L'association, qui lutte pour la protection des océans, a attribué des notes sur 20 aux eurodéputés en se basant sur 150 votes et amendements au Parlement européen entre 2019 et janvier 2024."On a sélectionné des votes et amendements dont l'importance ne pouvait pas être ignorée par les députés", a expliqué Alessandro Manzotti, biologiste chargé de recherche chez Bloom.
L'équipe de 15 chercheurs a exclu plusieurs thématiques sur lesquelles "on a considéré ne pas avoir les compétences pour émettre un avis éclairé", précise-t-il. L'énergie nucléaire a ainsi été écartée du classement, de même que certaines questions techniques sur le climat, les pesticides ou la politique agricole commune (PAC).
L'extrême droite obtient la plus mauvaise note
Sur cette base, c'est la gauche de l'hémicycle européen qui obtient les meilleurs scores, avec 19,8 pour les Verts, suivis de près par le groupe The Left (19,04), dont fait partie La France insoumise (LFI), puis par les Sociaux et Démocrates (16,6), dont la délégation française comprend le PS, Nouvelle Donne et Place publique.
À l'autre extrémité, le groupe d'extrême droite Conservateurs et réformistes européens (2,5/20), rejoint par Reconquête, obtient le plus mauvais score, suivi par Identité et Démocratie (3,3/20), où siège le Rassemblement national. La note du Parti populaire européen (PPE), qui comprend LR, est à peine meilleure, avec de 3,8/20.
"Cette polarisation totale, c'est la chose qui m'a le plus surpris", souligne Alessandro Manzotti. "Quand on demande à bannir des pesticides à la dangerosité reconnue, on s'attendrait à ce que tout le monde vote pour cette interdiction. Mais ce n'est pas du tout le cas", ajoute le chercheur, qui estime que cette étude devrait "réveiller les citoyens soucieux d'écologie" en vue des prochaines élections européennes.
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