Méga-camions : les routes françaises ne sont "pas du tout adaptées", prévient l'eurodéputée écologiste Karima Delli
La présidente de la Commission des transports et du tourisme du Parlement européen ne veut pas de méga-camions sur les routes. Ni en France, ni dans le reste de l'Union européenne (UE). "En France, le problème que nous avons, c'est que nous n'avons pas du tout des routes adaptées à ces méga-camions", souligne Karima Delli sur France Inter. Le Parlement européen vote, mardi 12 mars, un texte ouvrant la voie à la circulation de ces véhicules à travers l'UE.
Longs de "25 mètres" et pesant "60 tonnes", ils auront des "impacts négatifs", insiste l'eurodéputée écologiste. S'agissant des "infrastructures routières", "il faudra tout refaire sur les premiers et les derniers kilomètres : les barrières, les tunnels, les ronds-points, les passages à niveau", affirme-t-elle. Cela implique "un coût supplémentaire pour chacun d'entre nous", qu'elle qualifie de "gigantesque".
"Un danger supplémentaire et véritable"
Pour elle, ces méga-camions sont aussi plus dangereux. "Absolument, parce que la distance de freinage de ces engins est beaucoup plus importante, ce qui pourrait augmenter les risques d'accident routiers de 80%, ce qui est énorme", dit-elle. D'autre part, "en matière de sécurité routière, l'augmentation constante des véhicules, sur la route notamment, représente un danger supplémentaire et véritable".
Karima Delli redoute l'arrivée de "10 millions de camions en plus sur les routes en Europe", si ce texte se concrétise. Résultat, "6 millions de tonnes de CO2 par an" de plus. Elle anticipe aussi une diminution du fret ferroviaire au profit de ces véhicules. Or, "le train, c'est bon pour le climat, c'est bon pour l'emploi". Au passage, elle rappelle que la France est à la traîne sur ce point. Dans l'hexagone, "ça représente entre 9 à 10 % [des marchandises transportées]" alors que "la moyenne européenne, c'est 17 %".
Selon elle, ce texte ouvrant la voie à la circulation de ces véhicules à travers l'UE prévoit un garde-fou de taille. "Il faudra un accord bilatéral qui sera nécessaire pour autoriser le passage d'un camion depuis un État membre vers un autre", assure-t-elle. De ce fait, "la France va pouvoir dire non aux méga-camions". "C'est ce qui va se décider dans les votes", mardi.
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