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Vidéo 8 mai 1945 : d'anciens prisonniers français racontent leur retour

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions

Le 8 mai 1945 marque la fin de la seconde guerre mondiale en Europe. A l'occasion des 70 ans de la signature de la capitulation allemande, francetv info a recueilli les témoignages d'anciens prisonniers de guerre.

Un concert de cloches résonne à Lens (Pas-de-Calais). Arthur Louart, un jeune homme robuste de 23 ans à la mèche blonde, profite de la douceur printanière de ce 8 mai 1945 pour jardiner. L'Europe reprend son souffle. L'Allemagne nazie a capitulé. La seconde guerre mondiale prend fin sur le Vieux continent. La veille, Soviétiques, Britanniques et Américains, assistés d'un représentant français du général de Gaulle comme témoin, ont signé un accord pour la fin des combats en Europe. 

>> DIRECT. Suivez les cérémonies du 70e anniversaire de la capitulation allemande 

Quelques semaines plus tôt, Arthur ne jouissait pas de la verdure de son jardinet. Son quotidien, c'était un camp de détention, le stalag XIA d'Altengrabow, à Donitz, en Allemagne. En 1940, au terme de la "drôle de guerre" et de la débâcle de l'armée française face aux troupes allemandes, 1,8 million de soldats français ont été faits prisonniers. Arthur Louart, alors âgé de 18 ans, en faisait partie.

Les symboles de la défaite

Au total, 1 million d'entre eux sont restés captifs pendant les cinq années de guerre. Parmi eux, des officiers et des militaires de carrière, mais surtout des hommes appelés sous le drapeau lors de la mobilisation de 1939 : agriculteurs, ouvriers, âgés pour la plupart entre 20 et 40 ans, et venant de toutes les régions de France. En Allemagne, leurs lieux de captivité étaient divers : des camps (appelés stalags), des fermes, des mines, des carrières, des usines, des chantiers...

A partir de 1942, Pétain a mis en place la "Relève". Pour trois ouvriers français partant travailler volontairement en Allemagne, un prisonnier est libéré. C'est un échec, peu de Français répondant à cet appel. Dès septembre 1942, Pierre Laval, devenu chef du gouvernement de Vichy, a instauré un dispositif plus contraignant : le Service du travail obligatoire (STO). Mais au final, seuls 60 000 prisonniers français ont quitté l'Allemagne au milieu de la guerre pour regagner leur foyer, les autres ont dû attendre la fin du conflit, en 1945. 

Lors de la libération des prisonniers, les familles ont été heureuses de retrouver leurs proches, mais la société française est restée indifférente. Les prisonniers étaient d'abord les symboles de la défaite. Or, à la fin de la guerre, tout le monde avait les yeux tournés vers les résistants, qui faisaient office de héros. Enfin, le monde a découvert, en 1945, l'horreur de la déportation et des camps d'extermination, reléguant les prisonniers de guerre à l'oubli. 

Un retour difficile

Ces soldats restés détenus de longues années "sont devenus une masse anonyme, appelée tout simplement à reprendre sa place dans la communauté moyenne des Français", écrit l'historien Yves Durand dans son livre Les prisonniers de guerre (Hachette, 1994).  

La réalité était souvent rude. Dans leurs familles, les prisonniers devaient retrouver une place laissée vacante pendant cinq ans, auprès de leurs femmes, fiancées, enfants. Dans leurs usines, leurs postes ont été parfois attribués à d'autres durant leur détention et, dans certaines régions dévastées par les bombardements, il n'y avait plus de travail. 

Francetv info a rencontré quatre anciens prisonniers de guerre. Ils nous racontent, en vidéo, leur retour en 1945.

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