Accident de trains en Grèce : "Je sais que ma petite fille, on va me la rendre dans une boîte", confie un père de famille
Après le choc, la colère. L'accident entre deux trains venus de Thessalonique et Athènes a fait 57 morts mardi 28 mars, toujours selon un bilan provisoire de la police, a fait naître une vive polémique en Grèce. Si le chef de gare à l'origine du mauvais aiguillage, près de Larissa, a avoué une " erreur" en faisant circuler deux trains sur une même voie, de nombreuses critiques visent désormais le gouvernement grec pour sa gestion de la sécurité des trains. Le porte-parole du gouvernement a d'ailleurs reconnu des défaillances régulières dans le système ferroviaire.
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Dans le nord du pays, les familles des victimes cherchent toujours leurs enfants parmi les disparus, et décrivent un chaos total avec aucune aide. "Mes garçons cherchent encore ma fille dans les hôpitaux pour voir si elle est jetée dans un coin, si elle vit encore, explique, dépité, un père de famille. Je les laisse chercher, moi, je sais que ma petite fille, on va me la rendre dans une boîte".
Des températures atteignant 1 300 degrés
L'accident est survenu vers 23h30 (heure locale), mardi 28 mars, près de la vallée de Tempé : un train de voyageurs reliant Athènes et Thessalonique, la deuxième ville du pays, est entré en collision frontale avec un convoi de marchandises qui faisait le trajet inverse. Le premier transportait 342 passagers, dont un grand nombre d'étudiants revenant d'un week-end prolongé.
Selon les premiers éléments de l'enquête, les deux trains se trouvaient sur la même voie. Le choc a détruit les deux locomotives et provoqué le déraillement des trois premiers wagons du train de voyageurs, pulvérisés par la violence de l'impact. Un incendie s'est alors déclenché dans le wagon-restaurant, avec des températures atteignant 1 300 degrés, selon les pompiers grecs.
Et la colère ne fait que monter : jeudi, le réseau ferré grec a été paralysé par une grève des cheminots, pendant que les manifestations se multiplient. À Thessalonique, près de 2 000 personnes ont manifesté avant des jets de cocktails molotov. À Athènes, des pierres ont été jetées devant les gares du pays et les bureaux d'Hellenic Train, la société rachetée par les investisseurs italiens considérée responsable en partie de l'accident meurtrier ferroviaire. De nouvelles manifestations devraient encore avoir lieu dans tout le pays vendredi 3 mars.
Les Grecs exigent une enquête transparente pour établir les responsabilités réelles de cette tragédie. Les trains sont à l'arrêt vendredi pour la seconde journée consécutive en signe de protestation et de deuil. Des contrôles sont prévus pour vérifier l'état du système de sécurité des transports en commun notamment du RER qui va vers l'aéroport qui en serait, selon les syndicats, dépourvu.
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