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Honduras: Le médiateur pour une union nationale

Le médiateur dans la crise au Honduras va proposer la constitution d'un "gouvernement de réconciliation nationale"
Article rédigé par France2.fr
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Le président évincé du Honduras, Manuel Zelaya, le 6 juillet 2009 à Managua, au Nicaragua. (© AFP/MAYERLING GARCIA)

Le médiateur dans la crise au Honduras va proposer la constitution d'un "gouvernement de réconciliation nationale"Le médiateur dans la crise au Honduras va proposer la constitution d'un "gouvernement de réconciliation nationale"

Oscar Arias, président du Costa Rica, par ailleurs prix Nobel de la paix en 1987 pour son action contre les conflits civils en Amérique centrale, a donné rendez-vous samedi aux délégations du président déchu, Manuel Zelaya et du chef de l'Etat de facto Roberto Micheletti.

Le médiateur souhaiterait mettre en place un gouvernement d'union nationale.

La réunion de médiation prévue samedi va se jouer dans un climat tendu. Si Manuel Zelaya a lancé un appel "l'insurrection", le gouvernement de facto a lui rétabli un couvre feu en invoquant la menace de "désordres" de la part de groupes fidèles à Manuel Zelaya.

La mission de médiation est d'autant plus délicate, qu'un retour de Zelaya à la présidence, souhaité par la communauté internationale, est rejeté catégoriquement par l'ancien président du Congrès désigné à la tête du pays Roberto Micheletti. Ce dernier s'est même déclaré prêt à démissionner à condition que Zelaya renonce au pouvoir.

"Je vais proposer diverses idées"
Le médiateur de la crise, Oscar Arias, a indiqué vouloir "proposer diverses idées" à la radio "pour qu'on puisse constituer un gouvernement de réconciliation nationale" présidé par Manuel Zelaya. Il pourrait s'agir d'une "coalition avec des ministères-clef", a-t-il ajouté. Il a également évoqué la possibilité de "parler d'une amnistie (...) sur les délits politiques".

Zelaya fait l'objet d'un mandat d'arrêt pour 18 chefs d'accusation, notamment pour "haute trahison". Pour sa part, Zelaya a affirmé, dans un entretien à la télévision officielle vénézuélienne qu'il existait "encore un espoir, une porte ouverte" pour résoudre la crise. Il a toutefois précisé qu'en cas d'échec de la réunion, il préparait "différentes alternatives, aériennes, terrestres et autres pour rentrer au Honduras".

Zelaya veut reprendre le pouvoir
Le président Vénézuélien, allié de Manuel Zelaya a répété que le président déchu était "prêt à renter au Honduras". Hugo Chavez a affirmé qu'il avait eu Zelaya au téléphone. Ce dernier lui a dit "Hugo, je ne sais pas si je vais mourir, mais je vais au Honduras", ajoutant "Le Honduras a beaucoup de frontières terrestres et maritimes, je ne vais pas continuer à faire des détours à travers le monde". Auparavant, la chef de la diplomatie du gouvernement déchu, Patricia Rodas, a indiqué que Manuel Zelaya "va se mettre en première ligne (...) menant en personne la résitance populaire".

Zelaya avait déjà tenté de rentrer au Honduras il y a une dizaine de jours, tentative avortée en raison du blocage de l'aéroport de Tegucigalpa par les autorités de facto.

La communauté internationale soutient Zelaya
La communauté internationale, qui soutient le processus de médiation, a encore répété son soutien au chef d'Etat déchu.

L'Union européenne a réclamé son retour à la présidence.

De son côté, Hugo Chavez a sommé le président des Etats-Unis, Barack Obama, de réagir, en affirmant que le coup de force des militaires honduriens avait reçu "l'aval du département d'Etat américain".

Au pouvoir depuis 2006, Manuel Zelaya a été destitué pour avoir tenté d'organiser un vote ouvrant la voie à une possible réelection, contre l'avis de la cour suprême de justice et de la majorité de la classe politique.

Qui est Manuel Zelaya? Elu à droite, passé à gauche, Manuel Zelaya a été arrêté par les militaires à l'aube du 28 juin

Manuel Zelaya, élu sous l'étiquette libérale en novembre 2005 a été expulsé du pays dans un coup d'Etat le 28 juin. Ce riche propriétaire terrien, n'a pu mener à bien son projet d'une consultation populaire en vue d'une réforme de la Constitution lui permettant de briguer un nouveau mandat le 29 novembre prochain. Il a en effet été arrêté par les militaires le 28 juin, jour de ce scrutin controversé.

Sa campagne avait été basée sur la sécurité avec une promesse: doubler le nombre de policiers et généraliser la peine de prison à perpétuité. Il s'était aussi engagé à créer 100 000 nouveaux emplois par an dans l'industrie, le tourisme, les mines, les petites entreprises, l'agroalimentaire et la construction de logements. Son objectif: réduire la pauvreté. Le Honduras est l'un des pays les plus pauvres du continent avec plus de 70% de la population sous le seuil de pauvreté.

Après son élection, Manuel Zelaya a opéré un spectaculaire virage à gauche, faisant notamment adhérer le Honduras à l'Alliance bolivarienne des Amériques du président vénézuélien Hugo Chavez, tête de file de la gauche anti-libérale latino-américaine.

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