Irak : le gouvernement promet de vaincre les djihadistes
Dix jours après le début de l'offensive djihadiste en Irak, un porte-parole des forces de sécurité irakienne a indiqué que l'armée aller "libérer " dans les prochaines heures la ville chiite de Tal Afar. Cette ville, stratégique notamment en raison de sa proximité avec la frontière syrienne, est en partie aux mains des djihadistes sunnites de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) depuis mardi.
Après sa libération totale, que le porte-parole promet pour "avant l'aube, jeudi ", les forces se dirigeront ensuite vers l'est en direction de Mossoul, la 2e ville du pays, tenue par les insurgés depuis le 10 juin.
Quatre officiers supérieurs des forces de sécurité limogés
Dans les premiers jours de l'offensive djihadistes, les forces de sécurité ont fait preuve d'une faible résistance, plusieurs policiers et soldats abandonnant leur position. Aujourd'hui, le premier minsitre chiite Nouri al-Maliki promet de "mettre en échec le complot ", comme il l'a promis dans un allocution télévisée. "Un revers n'est pas une défaite ", a t-il ajouté.
Et pour éviter un nouveau revers, al-Maliki a pris la décision de limoger quatre officiers supérieurs des forces de sécurité qui avaient échoué à repousser les djihadistes, estimant qu'ils avaient "renoncé à leur devoir professionnel et militaire ". Le commandant en chef responsable de la province de Ninive, près de Mossoul, aussi tombée aux mains des djihadistes, a également été limogé.
En attendant un retournement de situation, les djihadistes poursuivent leur progression. Ce mercredi, après des combats avec les forces de sécurité et les habitants au cours desquels 20 civils sont morts, les insurgés, soutenus par des partisans de l'ancien président Sadam Hussein, ont pris les villages d'Albou Hassan, BirWajli et Bastamali. Ils ont également attaqué l'une des plus grandes raffineries de pétrole du pays, celle de Baïdji, au nord-est de la capitale Bagdad. Quarante ouvriers indiens ont été enlevés.
Un conflit qui risque de s'étendre ?
Les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, des pays à majorité sunnites, critiquent la politique du premier ministre al-Maliki, qu'il tiennent pour responsable de la situation. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saouf Al-Fayça, a mis en garde ce mercredi contre une "guerre civile en Irak ", qui pourrait déstabiliser l'ensemble de la région. La veille, le gouvernement avait accusé sa voisine, monarchie sunnite, de soutenir financièrement les groupes insurgés et de s'être rangée du côté du "terrorisme ".
Le ministère émirati des Affaires étrangères a lui exprimé "sa profonde inquiétude pour la politique d'exclusion, confessionnelle et de marginalisation " de la minorité sunnite en Irak, et rappelé pour "consultations " son ambassadeur à Bagdad.
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