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L'opposition en exil accuse le régime iranien d'ingérence dans le monde arabe
Le rassemblement de l’opposition iranienne en exil a été l’occasion pour la présidente de son Conseil National de dénoncer la déstabilisation des pays arabes par Téhéran. Pour Maryam Radjavi, qui a appelé à un «Iran démocratique et non nucléaire, la seule solution est de chasser le régime iranien de tout le Moyen-Orient». Elle a reçu le soutien de parlementaires européennes et arabes.
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C’est avec le même sourire imperturbable et la tête ceinte de son immuable foulard violet que la présidente du Conseil national de la Résistance iranienne s’est présentée le 13 juin 2015 devant des dizaines de milliers de militants et sympathisants venus des quatre coins du globe participer au rassemblement annuel de Villepinte en région parisienne.
Armée du slogan We can (nous pouvons), déjà entendu quelque part, mais augmenté de We Must (nous devons), Maryam Radjavi a réaffirmé sous les applaudissements son credo en un Iran libre, démocratique, respectueux du droit des hommes et des femmes et non nucléaire. Elle s’est surtout livrée à une attaque en règle contre le régime du guide suprême qu’elle accuse d’ingérence et de déstabilisation dans les pays arabes voisins.
La Syrie où le régime dépense des milliards de dollars pour la sauvegarde de Bachar al-Assad responsable du massacre de 300.000 hommes, femmes et enfants. L’Irak, où le guide a perdu «sa marionnette al-Maliki», mais maintient «la force terroriste al-Qods» pour massacrer des sunnites sous couvert de lutte contre Daech.
Enfin, le Yemen dont il a voulu s’emparer pour faire pression dans les négociations nucléaires.
Maryam Radjavi appelle à renverser «le califat du terrorisme en Iran»
Pour elle, «Daech est le produit des crimes de Bachar al-Assad et Nouri al-Maliki commis sur les ordres du régime des mollahs» et la solution, a-t-elle ajouté, «c’est de chasser le régime iranien de tout le Moyen-Orient et de renverser le califat du terrorisme et de l’intégrisme islamiste en Iran.»
A deux semaines de la date butoir des négociations sur le programme nucléaire de la République islamique, dont son mouvement est à l’origine de nombreuses révélations, elle a prévenu que tout accord avec Téhéran qui ne mettrait pas «un point final à la fabrication de la bombe par le régime sera inacceptable aux yeux du peuple iranien et de la résistance».
Sur tous ces points, la présidente du CNRI a reçu l’appui de la délégation de parlementaires et de personnalités venus de quasiment tous les pays arabes. Au nom de tous, la ministre palestinienne des Droits des femmes, Rabiha Diab, a dénoncé l’instrumentalisation de l’islam par l’Iran et son «ingérence dans tous les pays arabes, depuis le début du printemps arabe, y compris auprès du Hamas» en territoire palestinien.
Des personnalités politiques françaises soutiennent l'opposition en exil
Parmi les élus et personnalités américaines et européennes venus soutenir les opposants au régime de Khamenei, les Français étaient présents en force. Rama Yade, vice présidente du Parti Radical a salué «l'inlassable combat de Maryam Radjavi» et rappelé que les Moudjahidines avaient été disculpés de l’accusation de terrorisme. De son côté, Gilbert Mitterrand, successeur de sa mère Danielle à la tête de l’association France Libertés, a rappelé que c’était son père, François Mitterrand qui avait accueilli Massoud Radjavi et les moudjahidines en France. «Ami historique de la résistance iranienne, je partage vos espoirs et combats, et l’Iran des mollahs est un facteur de crise et de déstabilisation qui ne peut être un partenaire dans la lutte contre Daech» a-t-il déclaré.
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