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Benjamin Netanyahu et Vladimir Poutine, une amitié de circonstance

Le Premier ministre israélien est une nouvelle fois à Moscou pour coordonner avec le président russe les actions militaires sur le terrain en Syrie. Une visite de deux jours, qui devrait permettre également la signature d'accords économiques et le renforcement des liens entre Vladimir Poutine et Benjamin Netanyahu.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min

Et de quatre ! C’est le nombre de déplacements du Premier ministre israélien à Moscou depuis un an. Cette fois-ci le prétexte était tout trouvé, la visite de Benjamin Netanyahu à Vladimir Poutine coïncide avec le 25e anniversaire du rétablissement des relations diplomatiques entre leurs deux pays. Mais l’objectif reste le même.
 
Après avoir fait de la résistance à Barack Obama tout au long des deux mandats du président américain et après avoir fait capoter la dernière réunion internationale organisée le 3 juin 2016 par Paris sur la solution à deux Etats, Benjamin Netanyahu renforce ses relations avec la Russie.

Un cadeau pour entretenir l'amitié 
Contrairement aux précédentes visites éclairs, destinées à synchroniser leurs actions militaires en Syrie pour éviter des mésaventures à la turque, cette rencontre est prévue pour deux jours et donnera lieu à la signature d’accords économiques et sociaux ainsi que d’un programme culturel.
 
Pour sceller ce qui s’apparente à une opportune relation d’amitié personnelle, Vladimir Poutine a consenti à restituer à Israël le char Magach 3 (Version israélienne du M 48 américain)  capturé par les troupes syriennes en juin 1982, lors de la bataille du village Sultan Yacoub au Liban.
 
Transféré dans ce qui était encore l’URSS à l’époque, ce char était jusque là exposé dans un musée de la région de Moscou.
 
Le Premier ministre israélien, qui avait demandé à la Russie de le restituer en mémoire des trois soldats israéliens portés disparus lors de cette bataille, a déjà remercié le président russe pour ce «geste humain», et une délégation militaire se trouve à Moscou pour organiser l’opération de transfert.
 
Une liaison directe entre bases aériennes russe et israélienne
Concernant le bourbier syrien, il existe, depuis septembre 2015, «un mécanisme dit de déconflictualisation» entre les deux pays. A savoir une liaison directe entre la base aérienne russe de Hmeimin et le commandement des forces aériennes israéliennes pour assurer la coordination des actions. Elle a déjà fonctionné en octobre lorsqu’un avion russe était entré par erreur dans l’espace aérien du Golan occupé par l’Etat hébreu.
 
En retour, ce dernier a les mains libres dans la région pour empêcher que des armes sophistiquées ne transitent par la Syrie à destination du Hezbollah libanais. Une stratégie clairement résumée par Benjamin Netanyahu.
 
«La Russie est une puissance mondiale et nos rapports deviennent de plus en plus étroits. J’ai œuvré pour obtenir un rapprochement qui nous sert aujourd’hui, qui contribue à notre sécurité nationale en prévenant des heurts dangereux et inutiles à notre frontière nord».

Allié préventif contre le danger chiite du Hezbollah et l'Iran 
Outre le rôle d’allié préventif contre le Hezbollah libanais et son parrain iranien que «Bibi», reconnaît à Moscou, il attend également un soutien russe à sa politique de sécurité de l’«Etat juif».


 
Notamment après l’arrivée du russophone Avigdor Lieberman au ministère de la Défense. Un homme dont le quotidien russe en ligne Gazeta dit qu’il est «considéré en occident comme un fan de Poutine et un virulent anti-palestinien».
 
Lors de son passage en avril 2016, Netanyahu avait fait comprendre à son hôte russe que le Golan resterait «à jamais» sous souveraineté israélienne. Cette fois-ci, en amont de son arrivée, il a prévenu que «Jérusalem ne serait plus jamais divisée».
 
Des objectifs contraires aux résolutions de l’ONU, mais dont Vladimir Poutine devra tenir compte s’il veut continuer à être comme il le dit «un véritable ami d’Israël et de Netanyahu».
 
 
 

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