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CANNES 2016. Village international: Israël débarque sur la Croisette
Israël a désormais un pavillon au village international du Festival de Cannes. Objectif: montrer «tout le cinéma israélien». Pour sa grande première cannoise, l'Etat hébreu a choisi de mettre en avant la révolution que les nouvelles technologies apporteront à l'industrie cinématographique.
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Les autorités israéliennes considèrent désormais le cinéma comme une priorité et le font savoir pour cette 69e édition du Festival de Cannes (11 au 22 mai 2016). Le drapeau d'Israël flotte, pour la première fois, au village international du Festival de Cannes où chaque pays met en vitrine son industrie et ses professionnels.
«Ces dernières années, le gouvernement israélien a beaucoup investi dans l'industrie cinématographique. Nous devions donc être là pour le promouvoir», confie à Géopolis Yossi Sharabi, le directeur général du ministère israélien de la Culture et du Sport. «Il y a trois ans, nous avons voté une loi qui nous permet d’investir beaucoup d’argent dans le secteur environ 100 millions de dollars (sur cinq ans). Une somme importante au regard de notre budget national», poursuit-il.
«Avant cette loi, il était plus difficile de soutenir l’industrie cinématographique (via les différentes structures et fondations qui oeuvrent à la promotion du cinéma) qui en avait pourtant besoin. Les films israéliens ne rapportent pas autant que ceux produits à Hollywood qui font des millions d’entrées à travers le monde. Par conséquent, il est très important de soutenir notre industrie.»
En outre, ajoute le responsable, «nous avons pris conscience que si nous voulions montrer l'autre Israël (...), l'un des meilleurs moyens de le faire, c'est à travers ceux qui font du cinéma. La culture en général est le meilleur ambassadeur de notre pays.»
Montrer toutes les facettes d'Israël
Cependant, cette présence gouvernementale fait polémique dans le milieu cinématographique. «Il est vrai que, pendant des années, il y a eu une fondation (notamment Israël film fund dont le patron Katriel Schory est l'un de ceux pour qui Israël n'a pas besoin d'un stand supplémentaire à Cannes, NDLR) qui a très bien représenté l'industrie cinématographique israélienne. Elle a fait un travail formidable. Il n'y a aucun problème si nous avons deux pavillons. Le plus important est que nous fassions connaître notre pays, sa créativité, sa démocratie, le fait que c'est un pays où l'on peut s'exprimer librement...Tout le monde ne pense pas la même chose en Israël. Et chacun a le droit de penser différemment», répond Yossi Sharabi.
«Ceux qui représentaient Israël représentaient une facette du cinéma israélien et cela ne nous pose aucun problème, ajoute Rafael Barbibay, le directeur artistique du pavillon israélien. Jusqu'ici, on avait jamais montré tout le cinéma israélien. C'est la première fois que ce sera fait. Israël, ce sont des millions de couleurs. Il faut montrer toutes les images d'Israël. Autrement, on ne met en avant que la violence, les attaques ou de temps en temps un film qui est distingué par un prix. Nous avons décidé de montrer une image différente d'Israël par le biais du cinéma.»
«Le nouveau cinéma» à l'honneur !
Pour son arrivée en grande pompe sur la Croisette, l'Etat hébreu a choisi de mettre en avant les nouvelles technologies associées au cinéma. A savoir, «le nouveau cinéma qui associe culture et technologie», résume Rafael Barbibay. Les visiteurs du pavillon devraient ainsi découvrir en première mondiale dix films interactifs (réalité virtuelle) produits par la société Steamer.
«Nous sommes fiers de fournir une plate-forme pour la jeune génération talentueuse au sein de notre pavillon national. Pour la première fois, le cinéma et l'innovation israéliens seront présentés côte à côte à l'un des événements cinématographiques les plus importants du monde», déclarait dans un communiqué Miri Regev, la ministre israélienne de la Culture et du Sport.
Plusieurs films défendent également les couleurs du cinéma israélien au Festival de Cannes. Deux films ont été séléctionnés à Un Certain Regard: Personal Affairs de la Palestinienne Maha Haj et Au-delà des montagnes et des collines d'Eran Kolirin. Une semaine et un jour, le premier film d'Asaph Polonsky, concourt lui à la Quinzaine des réalisateurs.
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