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Israël : "Netanyahu, resté chef de l'opposition, constitue le ciment de la coalition"

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Article rédigé par franceinfo - P. Loison
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Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l'université ouverte de Tel-Aviv (Israël), s'exprime dans le 23h de franceinfo lundi 14 juin pour commenter l'arrivée à la tête de l'Etat hébreu de Naftali Bennett.

Naftali Bennett a écarté du pouvoir Benjamin Netanyahu, avec qui il a longtemps été allié. "Ça fait partie des mystères de la vie politique israélienne. Il y a eu quatre élections en deux ans. C'est sans doute cette accumulation d'instabilité qui fait que des leaders de la droite ont décidé de franchir le Rubicon. Ils ne remettent pas en cause leurs idées, mais n'arrivent plus à travailler avec Netanyahu, qui est jugé pour plusieurs affaires qui plus est", analyse Denis Charbit, professeur de sciences politiques en Israël, lundi 14 juin depuis Tel-Aviv.

"Naftali Bennett et d'autres ont estimé que la seule chance de rétablir la stabilité politique dans le pays était de faire alliance avec des partis de gauche, du centre, et même avec un parti arabe, une première dans l'histoire du pays. Ça montre qu'après la tension qu'a fait régner Netanyahu, les Israéliens aspirent à un peu plus de consensus", poursuit-il. "Le dénominateur commun entre eux est de rétablir une confiance dans les institutions, de voter un budget, ce qui n'a pas eu lieu depuis 2018, et la gestion de la crise économique".

"Coalition condamnée à réussir"

"Cette coalition est condamnée à réussir. Si elle échoue, Netanyahu reviendra au pouvoir. Le fait même qu'il soit resté chef de l'opposition constitue le ciment pour que cette coalition tienne", assure l'auteur du livre Israël et ses paradoxes.

Sur la question palestinienne, "la liberté de manœuvre de Naftali Bennett est limitée par la présence à la tête des Etats-Unis du démocrate Joe Biden et personne en Israël n'a le sentiment que le Hamas, qui dirige la bande de Gaza, représente un partenaire potentiel", conclut Denis Charbit. 

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