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"Je ne vote pour aucun parti car je n’ai rien reçu de ce pays" : les pauvres, oubliés de la campagne des législatives en Israël

En Israël, la situation sociale est quasiment absente des élections législatives de mardi, alors qu'un habitant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté.  

Article rédigé par Valérie Crova
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Chantier à Tel Aviv, le 3 avril 2019. (JACK GUEZ / AFP)

"Pourquoi je viens ici ? Parce qu’à mon âge, selon les lois, on ne peut pas travailler", explique une femme de 73 ans aux portes des locaux d'un centre d'aide de Tel Aviv (Israël). Comme un habitant sur cinq, elle vit sous le seuil de pauvreté. Une réalité pourtant quasi absente la campagne des législatives du 9 avril.

La pauvreté en Israël, une réalité oubliée - un reportage de Valérie Crova

"Mon revenu provient de la Sécurité sociale, ce n’est pas beaucoup, c’est 3018 shekels", poursuit la retraitée qui vient chercher son seul repas complet de la journée. Cela représente environ 750 euros par mois. À ses côtés, une cinquantaine de personnes se pressent dans le centre appelé "Le rassasié". Dans le pays, 1,8 million de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, sur une population de 9 millions d’habitants. Pourtant, pendant la campagne électorale, le Premier ministre sortant Benyamin Nétanyahou a préféré mettre l’accent sur la sécurité ou ses réussites en matière de politique étrangère. Les autres candidats abordent quant à eux très peu le thème de la pauvreté. 

Un coût de la vie très élevé

Il se ressent en particulier sur le logement. Caissière dans un supermarché, cette autre habitante de Tel Aviv a dû quitter l’appartement qu’elle louait. "Tous les ans, les propriétaires me demandent plus d’argent et c’est l’un des problèmes parce que le salaire n’augmente pas, confie-t-elle. Les loyers sont trop élevés, on ne peut pas payer." Un ancien chauffeur de taxi de 60 ans a choisi d'éviter les élections : "Je ne vote pour aucun parti car je n’ai rien reçu de ce pays et je dors dans ma voiture, lance-t-il. Ça fait six mois et ils ne me trouvent pas de travail. Je vis avec 2 000 shekels par mois et qu’est-ce qu’on fait avec ça ?"

"Israël abandonne ces gens, confie un volontaire, et aucun dirigeant ne vient ici pour voir combien la situation est grave", déplore-t-il.

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