: Reportage Manifestations en Israël : "On va continuer à se battre", préviennent les opposants à la réforme de la justice

"Busha, Busha !" Trempés par les canons à eau, les manifestants scandent le mot "honte" aux visages des policiers. Des milliers d’Israéliens refusent de quitter la rue Kaplan, lundi 27 mars, malgré les grenades assourdissantes et les charges de la police. "Bibi dégage !", martèlent les manifestants.

>> Réforme judiciaire contestée en Israël : Benyamin Nétanyahou est "poussé par son aile droite", estime un chercheur

Après environ trois mois de contestation, le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou a annoncé plus tôt dans la soirée une "pause" dans le projet de réforme du système judiciaire. Mais ce n'est pas assez pour calmer la colère de la rue.

"Il essaye de nous amadouer"

Shimrit, 50 ans, refuse de faire confiance au chef du gouvernement : "Je n’arrive plus à le prendre au sérieux. Il fait comme d’habitude, il essaye de nous amadouer, il dit n’importe quoi, je ne crois pas à un seul de ses mots". Pour Ben, ce n’est qu’une tactique : "Il essaye de calmer et de décourager le mouvement de protestation".

Dans un discours télévisé, le leader israélien a promis de reporter le processus législatif de quelques semaines, le temps de mener des négociations avec l’opposition. Rapidement, après son intervention, la grande centrale syndicale Histadrout a annoncé la fin de la grève générale qu'elle avait décrétée le matin avec l'objectif affiché de stopper la réforme. Pour Katia, le combat n'est pas terminé : "On va continuer à se battre".

"Ce n’est pas fini. Nous n'avons pas reçu la confirmation que la réforme est annulée. Pour le moment elle n’est que reportée". 

Katia, opposante à la réforme du système judiciaire

à franceinfo

Pour le gouvernement de Nétanyahou, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, la réforme doit permettre de rééquilibrer les pouvoirs en diminuant les prérogatives de la Cour suprême, que l'exécutif juge politisée, au profit du Parlement. Les opposants estiment, au contraire, qu'elle risque d'entraîner une dérive autoritaire dans le pays.

Dans le pays entier, le mouvement de contestation a atteint une ampleur inédite ces dernières 48 heures. Des dizaines de manifestants ont été arrêtés.