Italie : Romano Prodi candidat de la gauche à l'élection présidentielle
Pierlugi Bersani a annoncé vendredi matin avoir rassemblé son
parti autour d'une candidature unique. A l'issue d'une réunion des grands
électeurs du Parti démocrate (PD, centre-grauche), une figure majeure de la gauche a été choisie : ce sera
Romano Prodi, 73 ans, ex-président de la Commission européenne et deux fois Président du conseil des ministres. Actuellement
au Mali pour une mission de maintien de la paix, Romano Prodi devrait rentrer en Italie dès samedi.
Au quatrième scrutin, le candidat de la coalition de centre-gauche n'a obtenu que 395 voix sur les 504 nécessaires. Le parti de Silvio Berlusconi n'a pas pris part au vote. Et un des leaders du Parti démocrate, Matteo Renzi, maire de Florence, a annoncé en sortant de l'Assemblée que la candidature de Romano Prodi "n'existe plus ". De quoi promettre un cinquième tour de vote enflammé, dès samedi matin.
Lors des deux premiers votes pourtant, le PD et le PDL s'étaient déjà mis d'accord
sur un nom. Franco Marini, ancien président de la
Chambre des députés, apparaissait comme un candidat de consensus, en mesure de
réunir les deux tiers des voix nécessaires à son élection. Mais une aile du
Parti démocrate et le Mouvement 5 étoiles (M5S) de Beppe Grillo ont préféré un autre
candidat, et empêché l'accès de Franco Marini au fauteuil présidentiel. Peu
avant le troisième vote, il a retiré sa candidature.
Les grands électeurs (1007 députés, sénateurs et représentants
des régions) sont rassemblés depuis jeudi matin à la chambre des Députés pour élire le successeur de Giorgio Napolitano. A
partir du quatrième vote, pour accélérer la procédure, les candidats n'ont plus besoin que d'une
majorité simple des voix.
De nombreux votes blancs ou fantaisistes
Les trois premiers scrutins ont donné lieu à de nombreux votes blancs ou
fantaisistes. Dans le secret de l'isoloir, certains représentants ont inscrit sur leur bulletin les noms de Mussolini, sans préciser de
prénom, de Sophia Loren ou encore de Rocco Siffredi.
Face à ce ballet électoral, les journalistes étrangers sont
atterrés. Le correspondant du Time Stephan Faris cherche le mot jsute pour
décrire "un corps vieux et malade qui rejette un organe en pleine santé" .
What's that word for when an old failing body rejects any new healthy organ? Anyway, Italy continues to try to choose a president today.
— Stephan Faris (@stephanfaris) April 19, 2013
Beppe Grillo, leader du M5S, a martelé que ses députés "ne voteront jamais pour Prodi". Auréolé de ses victoires aux dernières élections, le M5S soutient plutôt la candidature de Stefano Rodotà, 80 ans, ex-député et ex-président de l'équivalent italien de la CNIL. Le candidat du M5S est arrivé en tête du troisième scrutin jeudi matin, sans obtenir la majorité.
Et pendant que les militants du M5S lancent sur les réseaux sociaux le
thème "Rodotàperchèno" ("Rodotà pourquoi pas"), le PDL présente un seul
mot d'ordre: .
Pour Fabrizio Cicchito, chef du PDL à l'Assemblée,
cet accord des démocrates sur le nom de Romano Prodi a annulé de fait la possibilité d'un gouvernement d'union nationale. L'ex-commissaire européen est connu comme un ennemi de Silvio Berlusconi pour avoir remporté les élections législatives à deux reprises contre sa coalition de centre-droit.
"Gardez le moteur allumé" (Silvio Berlusconi)
Jeudi soir, devant ses partisans, Silvio Berlusconi se montrait déjà prêt à engager le bras de fer après ces journées
d'élection : "Gardez le moteur allumé, une nouvelle campagne
électorale pourrait arriver très vite. Cette fois, nous pourrons vaincre aussi
bien au Sénat qu'à la Chambre des
députés ."
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